L'Union europenne exige la privatisation de la SNCF !
La politique européenne de casse du service public de transport ferroviaire ne date pas d'hier :
- La politique européenne des transports ferroviaires est lancée en 1991 avec la publication d'une toute première directive : la directive 91/440/CEE. L'objectif de la Commission dans le domaine ferroviaire est parvenir à une libéralisation vise à et une régulation du marché
- 1996-2016 c'est l'heure des différentes directives, des livres blancs et des différents paquets ferroviaires qui tous visent à casser les monopoles publics et au nom de la libre concurrence à faire la place aux grands intérêts privés.
- Il est important de rappeler que l’ouverture à la concurence du transport de marchandise a conduit à la liquidation du fret ferroviaire, renforçant d’autant la politique du tout camion, particulièrement polluante
- Le 4e paquet entérine l’ouverture à la concurrence du transport de passagers dès 2020
Politique approuvée au plan national et par les gouvernements successifs ET de droite ET socialiste
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SOURCE Wikinews
31 mai 2010. – La Commission européenne a exigé de Paris la privatisation de la SNCF en transformant le statut d'EPIC en celui de société anonyme. Selon les commissaires européens, la garantie de l'État sur l'entreprise publique fausserait le jeu de la concurrence. Le 11 février dernier, Bruxelles avait adressé un courrier en ce sens à Paris.
Une autre exigence bruxelloise avance la fin du monopole de 2029 à 2030. Autre secteur ferroviaire dans la ligne de mire de la Commission, le monopole de la RATP sur le métro et le RER dans le réseau francilien.
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SOURCE : La Tribune ,
La qualité du service ferroviaire se détériore à vitesse grand V outre-Manche, 20 ans après la privatisation de British Rail. Hausse incontrôlée du prix des billets, trains supprimés et réduction du personnels conduisent près de deux Britanniques sur trois à souhaiter une renationalisation complète. A cela s'ajoutent de nombreuses grèves, notamment dans le sud du pays, où les conducteurs et les chefs de train entament demain leur 33e jour de mouvement en moins d'un an.
Mardi dernier, des milliers de Britanniques ont convergé vers les gares du pays. Fin de vacances et retour au travail obligent. Dans une centaine de stations, pourtant, certains usagers sont restés à quai. Pancartes à la main. L'objet de leur colère, la nouvelle hausse des prix des billets de train, de l'ordre de 2,3% en moyenne sur l'ensemble du réseaux, décidée par les opérateurs de franchises privés.
14% du budget mensuel pour se rendre au travail
Selon des estimations du Labour, le prix des billets annuels a ainsi augmenté de 27% depuis 2010. Après avoir comparé les prix de 200 lignes, le parti emmené par Jeremy Corbyn, militant de la renationalisation, estime à 2.788 livres (3.222 euros) le coût du pass, soit 594 livres (686 euros) de plus qu'en 2010. Pas mieux, pour le syndicat TUC, selon lequel le prix moyen des billets de train augmente deux fois plus vite que l'inflation. Résultat, les Britanniques déboursent chaque mois six fois plus que les Français simplement pour se rendre sur leur lieu de travail. 14% de leur revenu mensuel, très exactement, contre 2% pour les usagers de l'Hexagone.
"Nous menons actuellement la plus importante modernisation du rail depuis plus d'un siècle, afin de proposer davantage de places et de services, justifie le ministre des Transports Chris Grayling dans les colonnes du Guardian. Le coût d'un tel projet a toujours été équilibré, entre les contributions des usagers et des contribuables." Contribution des usagers, dans la mesure où une partie des recettes des billets est reversée par les opérateurs privés à l'Etat. Et peu importe si l'usager et le contribuable sont la plupart du temps, de fait, une seule et même personne.
Quatre train sur cinq en retard dans le Sud
Sauf qu'en dépit des prix exorbitants, force est de constater que la qualité du service laisse à désirer. Usagers et conducteurs constatent les mêmes dysfonctionnements : retards à répétition, suppressions de trains et réduction des effectifs en gare. Dans le sud du pays, la situation est particulièrement catastrophique. Entre avril 2015 et mars 2016, quatre trains sur cinq du réseau Southern Rail, qui permet à 300.000 personnes de se rendre à Londres chaque jour depuis Eastbourne, Brighton & Hove ou encore Crawley, étaient en retard. Pire, le très fréquenté Brighton-Londres de 7 heures 29 n'est pas arrivé une seule fois à l'heure en 2014...
S'ajoutent à cela, depuis plusieurs mois, les quasi-hebdomadaires grèves de cheminots, dont le 33e jour de mouvement en moins d'un an débute mardi. En cause, la volonté de l'opérateur de laisser la responsabilité de l'ouverture et de la fermeture des portes au seul conducteur, tâches jusque là effectuées par un second agent, le chef de train.
Réduire les coûts pour faire toujours plus de profits, dénoncent en substance les syndicats du secteur, comme TSSA, qui a mis en ligne au début du mois une vidéo dans laquelle des citoyens Européens remercient les Britanniques pour leurs chemins de fer privés. La raison ? Certaines franchises appartiennent à des groupes étrangers. Southern Rail, par exemple, est propriété de Govia, une coentreprise du britannique Go-Ahead et du français... Keolis, filiale de la SNCF. Selon le raisonnement du syndicat, les bénéfices engrangés sur le réseau Southern Rail peuvent donc ensuite servir à moderniser le réseau français, public, lui - en attendant l'ouverture à la concurrence des lignes TGV en 2020 et des lignes TER d'ici à 2023.
Actuellement, seuls la gestion et l'entretien du réseaux sont publics (depuis 2014), tandis que les horaires, les gares et les trains sont opérés par les différentes franchises, qui reçoivent en parallèle d'importantes subventions de l'Etat - 4 milliards de livres (4,6 milliards d'euros) en 2015-2016. "Nous pourrions nationaliser les franchises progressivement, explique Cat Hobbs, directrice de We Own It, jointe par La Tribune. Il est évident que la privatisation n'a pas fonctionné, elle a plutôt amené de la fragmentation et de l'inefficacité. L'argent gaspillé (en subventions, ndlr) aujourd'hui pourrait être mieux utilisé et servir à améliorer le service et réduire le pris des billets dans le futur. Une majorité des Britanniques souhaite cela, mais nous sommes confrontés à la posture idéologique d'un gouvernement qui ne veut pas voir par les faits."