CGT PSA Mulhouse : la bataille pour l'emploi

Publié le par FSC

CGT PSA Mulhouse : la bataille pour l'emploi
Comment militer pour le maintien de tous les emplois si on ne mène pas conséquemment la lutte pour le maintien de la ligne de montage ?

On ne peut pas non plus se contenter de dire qu’il faut se battre pour le maintien des emplois sans se bagarrer conséquemment pour le maintien des lignes de montage, lorsqu’elles sont menacées de suppression, et pour la défense de tous les postes en tant que tels.

En effet, si l’on se bat juste pour le maintien des emplois, et bien la direction a déjà prévu son argumentaire : dans le cadre de l’accord anti-social, PSA peut tout bonnement déclarer qu’il y aurait trop de monde a reclasser sur une seule ligne de montage et se laver les mains en proposant des reclassement dans différents pôles du grand-Est, mais à plusieurs centaines de kilomètres de Mulhouse. Sur le papier, il y aurait bien « maintien des emplois ». Dans les faits, ce serait avec un pistolet sur la tempe que l’on exigerait au salarié de déménager… ou alors de partir. En effet, en cas de refus de la part du salarié de la mutation, le licenciement économique va de pair. La destination finale, c’est donc Pôle Emploi. Curieuse conception de la lutte des classes qui consiste à dissocier la lutte pour le maintien des emplois de celle contre la fermeture de la chaîne.

L’objectif : organiser une campagne nationale pour la lutte pour les emplois et les postes de travail

Notre position doit être une lutte d’ensemble pour le maintien de tous les emplois et des postes de travail. Si nous prenons l’exemple des 700 emplois sur l’ensemble du flux système 1 C4-DS4 qui sont concernés par une suppression de la chaîne de montage, il faudrait en réalité ajouter plus de 500 intérimaires, mais aussi tous ceux du secteur de mécanique. Le chiffre, en définitive, avoisine les 1500. On ne fera croire à personne que la direction va reclasser 500 intérimaires sur le site de Mulhouse pour maintenir des emplois qui sont précaires. Pour les collègues embauchés, c’est le chantage qui va leur être appliqué si rien n’est fait.

C’est pourquoi il faudrait commencer à mettre sur pied une campagne de mobilisation en direction de tous les salariés du site de Mulhouse mais aussi vis-à-vis des boites sous-traitantes. Le démontage d’une ligne aura bien entendu des conséquences sur l’ensemble de la filière automobile en Alsace. C’est le cas également en région parisienne, dans les Yvelines. La suppression d’une ligne à Poissy serait un tsunami destructeur de milliers d’emplois directs et indirects. Il suffit de songer au fait que pour le seul site de PSA Mulhouse, ce sont plus de 130 entreprises qui travaillent pour le donneur d’ordre. Il en va de même pour celui de Poissy.

Il n’est pas dit que nous ne soyons pas en capacité de bloquer les projets de la direction de PSA. Dans la balance, il y a toutes les attaques qui passent très mal : les congés réduits à trois semaines au mois d’août pour PSA Mulhouse, les discussions qui ont lieu avec les organisations syndicales de façon fragmentée pour réduire les pauses ou imposer l’over-time chaque fois que la production journalière n’aura pas été réalisée, les samedis gratuits à la pelle.

Toutes les conditions sont réunies pour une explosion de colère. Mais pour que cela se traduise concrètement, il faut un courage syndical et politique. Il faut également faire confiance à notre classe pour ne pas tuer le potentiel de combativité avant même son émergence.

Dernière minute. Jeudi 13 mars, un débrayage qui en dit long sur la colère

Jeudi 13 mars ce sont 160 collègues qui ont débrayé sur les équipes du matin et de l’après-midi sur les flux 1 et 2 de l’usine. En jeu, l’opposition aux projets de la direction quant à la « journée type ».

PSA Mulhouse entend en effet réduire les pauses des équipes, en rognant sur celles du matin par exemple, qui passeraient de 2x10 minutes à 2x8 minutes, avec la possibilité d’arrêter la chaîne à 13h13 en cas « d’aléas », si la production n’est pas complétée. Les attaques au niveau de l’après-midi sont encore plus dures, puisque la direction souhaiterait déplacer l’arrêt de la chaîne de 20h28 à 20h38, avec la possibilité de 20 minutes « d’overtime ». Cela décalerait l’horaire des bus, avec des départs après 21h pour les collègues, le tout sans aucune compensation salariale bien entendu.

Le ras-le-bol s’est donc fait sentir jeudi 13 mars avec un premier débrayage le matin qui a concerné une centaine de travailleurs, notamment sur le système 1, auquel se sont joints des techniciens et des moniteurs. L’après-midi, le débrayage a surtout concerné une soixantaine de collègues, sur le système 2, où est montée la 2008. Mais les arrêts au ferrage, au montage et en EVN, en l’occurrence les collègues qui chargent les voitures sur camions, ont considérablement désorganisé le flux.

La direction est au courant, à présent, de ce que l’on pense de sa nouvelle « journée type ». Elle va vouloir l’imposer, et c’est par la lutte qu’on la fera reculer. C’est en ce sens que nous multiplions les prises de parole pour discuter des suites à prendre en sachant que dès le 18 mars les équipes de l’après-midi sont appelées à débrayer pour se joindre à la manifestation mulhousienne dans le cadre de la journée nationale intersyndicale contre le Pacte de responsabilité.

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