Les gagnants sont...

Publié le par FSC

CGT chômeurs rebelles du Morbihan

Décryptage des points-clef du nouvel accord d'assurance chômage

A compter du 1er juillet, les chômeurs vont encore morfler.

Les syndicats signataires (FO, CFDT, CFTC) avec les organisation patronales (MEDEF, CGPME, UPA) ont fait fort :

Les grands gagnants de cet accord sont... Les patrons ! Oh, quelle surprise !

Alors qu'un salarié privé d'emploi sur deux n'est pas indemnisé par l'assurance chômage, et que la précarité explose, rien n'est prévu pour indemniser correctement l'ensemble des salariés privés d'emploi, et aucune surcôtisation sur les contrats précaires n'est prévue.

En revanche, certaines dispositions a priori "anodines" sont en fait particulièrement salées :

La carence

La carence est une période pendant laquelle le salarié privé d'emploi indemnisable est INSCRIT mais NON INDEMNISE. Le calcul actuel de la carence est le suivant : Une semaine, plus les congés payés non pris, plus (le cas échéant) l'indemnité supra-légale (ceci dans la limite de 75 jours).

Nous revendiquions pendant ces "négociations" la suppression de la carence, qui est une injustice de plus pour les salariés privés d'emploi.
Dans la nouvelle convention d'assurance chômage, non seulement la carence existe toujours, mais elle est AUGMENTEE.

Explication : L'indemnité de fin de contrat est l'indemnité que vous touchez à la fin de votre contrat.

L'indemnité légale aujourd'hui, c'est 20% du salaire mensuel , multiplié par le nombre d'années d'ancienneté.
Et 33% du salaire mensuel par année d'ancienneté au-delà de 10 ans de présence dans l'entreprise.
Exemple : 2000 euros par mois (moyenne sur les trois derniers mois). Ancienneté : 13 ans -> L'indemnité de licenciement est de 3 mois de salaire, soit 6000 euros. Autant dire une misère.

Peu de personnes arrivent à négocier correctement leur départ, ce qui fait que bien souvent l'indemnité légale est la seule indemnité qu'ils touchent.

MAIS PARFOIS, SUITE A UN RAPPORT DE FORCE NOTAMMENT, L'INDEMNITE DE LICENCIEMENT EST PLUS ELEVEE QUE CE QUE PREVOIT LA LOI.

Eh bien, cette indemnité, appelée "supra- légale", impliquera un NON PAIEMENT de l'assurance chômage jusqu'à 180 jours ( plus la carence d'une semaine, plus la carence des congés payés non pris).
Certains ne toucheront donc pas un centime du Pôle emploi avant 6 ou 7 MOIS de chômage, voire plus ! Et Bing sur les maigres indemnités arrachées aux patrons !

Diminution de l'assurance chômage :

A compter du 1er juillet, le "taux de remplacement" du salaire calculé par l'assurance chômage baissera, passant de 57,4 % à 57% pour les chômeurs dont le salaire dépassait 2 042 euros bruts. Et bing sur le pouvoir d'achat !

Des cotisations en plus les salariés de plus de 65 ans

Jusqu'ici exonérés de cotisation chômage, ils devront eux aussi côtiser. Et bing sur le pouvoir d'achat !

Et bing sur les intermittents

Leurs allocations seront désormais plafonnées à 5.475 euros bruts par mois et un «différé» d'indemnisation sera mis en place, pendant lequel les intermittents devront attendre pour toucher leurs allocations.

Les cotisations d'assurance chômage vont passer de 10,8% à 12,8% (de 7 à 8% côté employeurs, et de 3,8 à 4,8% côté salariés). Les intermittents vont donc voir leurs revenus direct baisser automatiquement de 1%, et leur assurance chômage plafonner...

Nota : Et si on plafonnait plutôt les TRES HAUT REVENUS ? En effet, 1% des français touchent plus de 7500 euros par mois. Et si on tapait plutôt en priorité DANS LEURS POCHES A EUX ?
Cliquer ici pour accéder à la pétition contre cette modification des annexes 8 et 10 de l'assurance chômage.

Le temps partiel ne sera toujours pas surcôtisé par les patrons friands de main d'oeuvre low cost

Nous réclamions une surcôtisation sur les temps partiels subis (revenu inférieur au SMIC mensuel).

Ceci afin que les salariés pénalisés par un petit revenu ne le soient pas une seconde fois, quand ils perdent leur emploi.

Mais les syndicats signataires de "l'accord" ne sont pas intéressés par l'idée d'un emploi décent à salaire décent, et d'un revenu de substitution correct.

La seule avancée est que qu'il y aura une simplification de calcul pour le cumul emploi-chômage.

Les seuils en vigueur pour en bénéficier - 70% de l’ancienne rémunération, 110 heures mensuelles, 15 mois de cumul - seront supprimés.

Le nouveau mode de calcul de l'allocation sera le suivant :
Allocation mensuelle versée = Allocation mensuelle sans activité - 70 % de la rémunération brute issue de l’activité réduite.
Ceci dans la limite des droits à l'assurance chômage, bien sûr.

Ca a le mérite de simplifier les choses concernant les règles de prise en charge, mais les travailleurs qui subissent les temps partiels payés une misère ne verront pas leurs revenus augmenter pour autant...

Les droits rechargeables

C'est le mystère le plus complet sur ces dispositions, dont le détail n'a toujours pas été révélé à ce jour.

A nouveau, rien n'est prévu pour les millions de salariés non indemnisés par Pôle emploi... Ceux-là devront se contenter de 430 euros par mois (le RSA, moins le forfait logement prélevé obligatoirement).

Les seuls revenus véritablement rechargeables restent les dividendes, les plus values, les golden parachutes, les retraites chapeau, et les stock-options... Pour les gros poissons, bien sûr !

Et Bing sur des droits universels à un emploi décent à salaire décent, et, par défaut, un revenu de substitution correct : 80 % du revenu antérieur, et au minimum le SMIC !

La seule solution : SE BATTRE !

Quand on se fait cogner dessus,

ça suffit de tendre l'autre joue,

il faut LUTTER pour GAGNER !

Cliquer ici pour accéder à l'interview du négociateur pour la CGT Eric AUBIN du 22 mars : "toutes les économies vont être demandées aux demandeurs d'emploi"

Publié par CGT chômeurs rebelles du Morbihan

Publié dans Luttes - actualités

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