Adresse de la Commission Exécutive de l'UGFF-CGT à la Commission Exécutive Confédérale

Publié le par FSC

Adresse de la Commission Exécutive de l'UGFF-CGT

à la Commission Exécutive Confédérale

Cher-e-s Camarades,

Lors de sa réunion, en date du 25 juin 2014, la commission exécutive de l'UGFF-CGT a décidé de s'adresser aux membres de la commission exécutive confédérale au sujet du positionnement de la CGT pour la conférence sociale.

Force est de constater que les précédentes conférences sociales se sont soldées par un refus d'ouvrir de réels processus de négociations sur les propositions et les revendications des organisations syndicales et plus particulièrement de la CGT, malgré notre participation, justifiée, très active et offensive, aux discussions proposées.

Pire encore, les politiques initiées par le gouvernement, toujours sous l'aiguillon du Medef, se sont avérées particulièrement régressives à l'image des lois portant sur la «sécurisation de l'emploi» transcrivant l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 ou sur les retraites, pour ne citer ici que deux exemples.

Aujourd'hui, la conférence sociale proposée intervient dans un contexte au moins caractérisé par :

  • L'accentuation et la généralisation des politiques d'austérité qui ne cessent de nourrir la crise et de générer une insécurité sociale généralisée,
  • Une séquence de consultations électorales, élections municipales et européennes, marquée par la réalité préoccupante du vote de l'extrême-droite et de l'abstention, qui montre la non adhésion et même le rejet des politiques initiées par le gouvernement,
  • La confirmation d'une situation sociale conflictuelle, la poursuite et la multiplication des processus de mobilisation : cheminots, intermittents du spectacle, salariés de l'industrie et du commerce, agents des trois versants de la fonction publique, retraités, journée d'action interprofessionnelle du 26 juin...

Force est de constater l'attitude brutale, méprisante et même insultante, du gouvernement, à l'encontre des salarié-es, des privé-es d'emploi, des retraité-es, qui impose la politique du fait accompli et du passage en force, y compris en refusant d'ouvrir de réels processus de discussions et de négociations sur les revendications exprimées.

Afin de répondre aux exigences toujours plus grandes des actionnaires, du Medef, des marchés financiers, les pouvoirs publics refusent de rompre avec les politiques d'austérité.

A défaut d'une telle rupture, la feuille de route gouvernementale au titre de l'année 2014 et des années suivantes est d'ores et déjà connue à l'image des contenus des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale rectificatives, sans parler des préconisations de la Cour des comptes ou encore des recommandations du Conseil de l'Union européenne concernant le programme national de réforme de la France pour 2014 et portant avis du Conseil sur le programme de stabilité de la France pour 2014.

De fait, cette conférence sociale est un alibi de dialogue social, elle a pour objet de créer les conditions d’une confirmation et d’une déclinaison du pacte dit de responsabilité et de solidarité, avec un affichage de quelques contreparties d'ores et déjà majoritairement rejetées par les organisations syndicales.

C'est pourquoi l'UGFF-CGT considère que la conférence sociale proposée par le gouvernement est inacceptable dans ses formes, ses contenus et ses objectifs.

Du point de vue des enjeux relatifs aux politiques publiques, aux services publics, à l'emploi public, à l'évolution des finances publiques, il va sans dire que cette conférence sera une confirmation de l'entreprise de démolition en cours.

L'UGFF-CGT demande que la CGT se rende au rendez-vous du 7 juillet pour n'y prononcer qu'une seule et même déclaration, dénonçant les politiques initiées par les pouvoirs publics et le Medef.

Il s'agirait aussi de rappeler quelques axes clés et forts du corpus revendicatif de la CGT démontrant que d'autres choix sont nécessaires et possibles.

Il s'agirait enfin de réaffirmer la disponibilité de la CGT pour engager un réel processus de discussions et de négociations s'inscrivant dans l'indispensable rupture avec les politiques d'austérité.

A l'issue de cette déclaration, il s'agirait de quitter la conférence, sans participation aucune aux ateliers proposés, et d'organiser une conférence de presse de telle manière à porter à la connaissance du monde du travail le positionnement de la CGT, ses exigences et ses propositions.

Enfin, la commission exécutive de l’UGFF estime nécessaire que la CGT propose à l’ensemble des organisations syndicales une démarche commune au sujet de la conférence sociale et plus largement l’engagement d’un processus d’action unitaire.

La commission exécutive de l'UGFF-CGT demande à ce que la commission exécutive confédérale du 1er juillet prochain débatte et arrête une position très claire à ce sujet.

Au cas où la commission exécutive confédérale déciderait de la participation de la CGT à la conférence sociale, l'UGFF-CGT ne souhaite pas que son Secrétaire général fasse partie de la délégation pour les raisons déjà évoquées ci-dessus.

Fraternellement,

Pour la commission exécutive de l'UGFF-CGT,

Jean-Marc Canon, Secrétaire Général de l'UGFF-CGT.

Montreuil, le 27 juin 2014

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