Réorganiser les collectivités territoriales sans consulter les citoyens est inacceptable.

Publié le par FSC

Déclaration du Comité Régional de la CGT Centre

 

Le salariat veut retrouver la maîtrise de son destin

 

Le 25 mai dernier, en région Centre, comme dans l’ensemble des régions de France, les résultats des élections au Parlement Européen - et d’abord la forte abstention des salariés (67 % des ouvriers et 71 % des employés) - ont exprimé massivement et de façon diversifiée une mise en cause radicale des principes fondateurs de l’Union Européenne : une concurrence généralisée pour toujours moins de pouvoirs, de salaires, d’emplois et de protection sociale pour chaque peuple ; toujours plus de droits et de profits pour les grandes puissances industrielles et financières !

 

Ce résultat exprime aussi un refus populaire d’être chaque davantage plus dépossédé de la maîtrise politique de notre présent et de notre avenir. Du fait de l’absence de candidats porteurs de l’exigence d’une souveraineté populaire - fondement de l’émancipation sociale s’exerçant dans le cadre politique de la nation - cette colère s’est partiellement exprimée – seulement 10 % des inscrits - à travers le vote FN qui porte une conception ethnico-raciste de la nation. C’est une impasse dangereuse qui appelle pour la combattre efficacement -et permettre le rassemblement démocratique et progressiste de celles et ceux qui veulent se libérer de l’intégration européenne- de faire vivre une conception politique de la nation qui fonde l’exercice de la souveraineté populaire.

Avec la réforme territoriale, c’est exactement le contraire que ce gouvernement entreprend de faire.

Par l’annonce de la poursuite au pas de charge du projet de réorganisation territoriale, le Président Hollande et son Premier Ministre Valls nous ont fait savoir qu’ils ne voulaient rien entendre et, qu’avec le concours des présidents de régions, ils entendaient aligner autoritairement l’organisation territoriale de la France sur les exigences des marchés financiers. Tout comme ses prédécesseurs (refus de la victoire du « non » en 2005 ou mépris de la mobilisation populaire contre la casse du système de retraite), ce gouvernement ne veut pas entendre le Peuple !

En effet, loin de permettre un progrès démocratique et social, la réorganisation territoriale qui se profile vise à la fois à mettre en cause l’Etat Nation et la souveraineté du peuple -en concentrant et en éloignant les lieux de décisions des citoyens- et, ce faisant, à pouvoir imposer l’austérité générale.

Derrière la démagogie de l’affichage des promoteurs de la construction fédéraliste et capitaliste de l’Union Européenne, des formations politiques de la Droite et d’une grande partie de la Gauche sur la réduction du millefeuille institutionnel et la nécessaire réduction des dépenses publiques pour réduire leur dette, se cache une attaque en règle contre le social et la démocratie et se prépare une régression sociale et démocratique sans précédent.

Aucun des arguments utilisés pour justifier cette réforme ne tient la route !

Prétendre, regrouper, densifier les collectivités pour faire face à la concurrence économique relève de l’escroquerie intellectuelle puisque c’est justement le fait qu’existe différentes collectivités avec des représentants élus par le peuple pour les administrer qui freine les tentatives de prise de contrôle et de main mise sur l’ensemble des activités et des biens par les grands groupes. Après la mise en concurrence des salariés, ce projet va accentuer la mise en concurrence entre les collectivités pour permettre aux puissances financières de ponctionner davantage l’argent public.

L’expérience collective enseigne que ce sont les mêmes discours qui ont servi à justifier les pires gaspillages de l’argent public pour toujours moins de réponses aux salariés et au peuple. (Mise en place à marche forcée des communautés d’agglo et de communes, regroupement des Assedic et de l’ANPE, des impôts et du Trésor public, destruction des DDASS remplacées par les ARH et ensuite des ARS…). Or ce que propose le gouvernement, avec le Pacte de Responsabilité applaudi par le MEDEF va accentuer les inégalités, aggraver la situation des populations en milieu rural et aggraver les déséquilibres dans des zones territoriales déjà fragilisées par des restructurations et des coupes claires dans les services publics.

Présenter la réorganisation des collectivités territoriales comme une économie pour optimiser la réponse aux citoyens relève du mensonge. Il s’agit dans les faits idéologiquement, de faire passer dans l’opinion publique la volonté de l’Union Européenne aux ordres des grandes firmes multinationales pour se débarrasser de tous les lieux dans lesquels s’exercent la démocratie.

Plutôt que de vouloir structurer des grandes régions, mettre en cause les départements, liquider les communes pour imposer des grandes métropoles qui avec ces nouvelles régions imposeront leur vision capitaliste de l’organisation de la société, le gouvernement et les exécutifs régionaux seraient bien avisés d’écouter, d’entendre et de tenir compte de l’avis des citoyens.

Les salariés en ont assez de la dictature économique et sociale orchestrée par les actionnaires, les grands monopoles privés, les banques, les agences de notation et ceux qui s’y soumettent.

 

Pour le Comité Régional de la CGT, la clarification des rôles, des compétences et des moyens de chaque collectivité est posée depuis des années. La responsabilité et le rôle de l’Etat garant de l’égalité entre les citoyens, de l’équilibre entre les territoires et les grands principes républicains l’est également au plan de l’aménagement du territoire, du maillage des services publics, des activités industrielles et de recherche, de l’égalité d’accès à l’enseignement, à la formation, aux soins, aux technologies de la communication, à la culture, aux transports et aux énergies.

Les salariés, les habitants réclament d’avantage de proximité, de prise en compte de leurs attentes et de leurs besoins sociaux. Les salariés, les citoyens veulent pouvoir donner leur opinion, décider de leur avenir, c’est pour cela qu’ils ont massivement rejeté le diktat de l’Union européenne et de ceux qui lui prêtent main forte dans les territoires.

Vouloir imposer par un marchandage politicien et clientéliste les regroupements de régions, vider les conseils généraux d’une grande partie de leurs missions et procéder à la destruction des communes, est contraire à l’intérêt général.

 

Pour le Comité Régional de la CGT Centre, un vrai débat public s’impose sur :

 

  • Le rôle de chaque collectivité locale, de l’Etat, les pouvoirs d’intervention des citoyens et la possible révocation de leurs élus.

  • L’efficacité des politiques publiques et de l’utilisation de l’argent public aujourd’hui massivement dilapidé dans l’intérêt exclusif du patronat et des grands groupes,

  • La règlementation qui autorise les banques à dicter leur loi à la puissance publique et à rançonner les citoyens.

 

Pour le Comité Régional de la CGT Centre, qui appelle à l’organisation de débats publics dans les villes de la Région, il ne peut y avoir de décision légitime sur une réforme institutionnelle des collectivités territoriales sans une consultation nationale des citoyens.

Fait à Blois le,

Mardi 3 Juin 2014

                           

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