CONFÉRENCE SOCIALE : Daniel Sanchez, dirigeant CGT de la Métallurgie appelle à « ne pas participer à cette mascarade » !

Publié le par FSC

Daniel-Sanchez-CGT-metallurgie

Le courrier de Daniel Sanchez (CGT Métallurgie)

A l’attention du Bureau Confédéral de la CGT

Aux membres de la CE

Aux Organisations du CCN

A la Permanence Confédérale

Montreuil, le 23 Juin 2014

Chères, Chers Camarades,

Le relevé de décisions de la dernière Commission Exécutive ne reflète pas la tonalité de nos débats et encore moins nos décisions. L’échange avec la permanence m’a convaincu de la nécessité d’interpeller le Bureau Confédéral, la Commission Exécutive Confédérale et les organisations du CCN.

Suite à plusieurs interventions lors de la CE pour faire entendre la nécessité de marquer l’opinion au moment de la conférence sociale, nous avons retenu la proposition d’arrêter une position lors de la CE du 1er juillet. Cela veut dire que la question de notre participation à cette conférence n’est pas arrêtée.

Or, le relevé de décisions en mettant l’accent, à de nombreuses reprises, sur sa préparation laisse entendre que nous aurions déjà adopté cette option.

Il a donc lieu de clarifier les choses afin que les militants et les organisations soient convaincus de la prise en compte de leurs opinions.

Dans la période, face à l’agression que subit le monde du travail, tant de la part du gouvernement que du patronat, beaucoup s’interrogent sur l’opportunité d’y participer.

Je partage ce sentiment, en précisant que cela ne se réduit pas à une question de posture, mais à la volonté d’une attitude CGT en rapport avec le mécontentement des salariés et le besoin de mobilisation.

Faut-il cautionner la stratégie du gouvernement du « faux semblant » de dialogue social, en nous prêtant à un scénario d’instrumentalisation des organisations syndicales ?

Faut-il ignorer que cette conférence s’inscrit dans l’accompagnement du pacte de responsabilité dont les salariés paient le prix fort et laisser entendre, par notre présence, que nous discutons de contreparties qui valideraient ses objectifs.

En quoi servir d’alibi au gouvernement dans cette opération communication en direction des « partenaires sociaux » participerait-elle au processus de luttes en construction ?

Tout dans l’attitude du gouvernement témoigne d’une obstination à maintenir une politique au service de la finance et du coût du capital que nous dénonçons. Au-delà de la nomination de Valls comme premier ministre et son discours de politique générale, tout leur est bon pour piétiner les droits des salariés et mépriser leurs conditions de vie.

Le conflit des cheminots, celui des intermittents, les luttes qui se développent en sont les signes forts et appellent à la mobilisation et à résister.

Ne pas participer à cette mascarade dont les deux premières ont signé des reculs sociaux sans précédent, dont « les accords de compétitivité » doit résonner comme un appel aux salariés pour agir.

Rien ne se fera en termes de progrès social sans leur intervention, tel doit être le message de la CGT, c’est celui qu’attendent les militants très largement.

Cette position n’a rien à voir avec une stratégie de la chaise vide permanente. Elle est juste en rapport avec la situation du moment pour donner confiance aux salariés dans l’affirmation déterminée qu’un autre choix existe.

Partout, où la CGT est présente, elle fait entendre la voix des salariés au travers des revendications qu’elle défend. Le moins que l’on puisse c’est que cela n’aura pas suffi à inverser le soutien que le gouvernement apporte au MEDEF. Alors arrêtons de faire croire que la conférence sociale sera un moment plus propice pour être entendus alors que tout démontre le contraire.

Très largement s’expriment dans la CGT des attentes d’une stratégie plus visible. Entendons-les ! Passons à l’offensive en nous engageant sans compter et surtout sans craindre de nous isoler, sous la pression du gouvernement et de la CFDT.

Soyons nous-mêmes résolument, portons le débat d’idées et incarnons, dans nos positions, le mécontentement et l’aspiration profonde au progrès social en donnant la parole aux salariés.

Voilà ce qu’attendent de très nombreux militants, dont je partage l’incompréhension et l’exaspération d’une confédération en demie teinte. C’est tout cela qui s’exprime au travers de notre participation à la conférence sociale et cela mérite le débat et l’écoute de ceux qui font la CGT.

C’est à mon sens aussi la bonne voie pour rassembler le syndicalisme en posant publiquement sa responsabilité à devenir un véritable contre-pouvoir.

 

Daniel SANCHEZ

Membre de la CE Confédérale de la CGT

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