un camarade nous écrit

Publié le par FSC

 
  Daniel LECLERC
Syndiqué depuis 1955
Militant aux transports Citroën, secrétaire du syndicat E.T. Aubervilliers, secrétaire de l’union des syndicats des T.C., secrétaire du C.E., secrétaire du C.C.E., licencié en 1973 suite à une provocation patronale avec la complicité de la C.F.T.

Militant au Frêt AIR FRANCE à compter de 1976, divers mandats : élu du personnel, DS, CHSCT. FNE 1995, retraité 1998. C.E. UL Roissy C.D.G. de 1978 à 2010.
Conseiller prud’hommes à BOBIGNY de 1979 à 1992 : président de section, juge des référés.


Chers Camarades,

Lorsque j’ai adhéré à la C.G.T., à 17 ans à ma sortie de l’école d’apprentissage, la formation syndicale se faisait dans les arrières salles des bistros du coin le samedi après-midi ou le dimanche matin, la formation syndicale était effectuée sur les temps de loisirs.

J’y ai appris les valeurs de classe, une C.G.T. avec des militants intègres, honnêtes, etc. J’ai appris également que le choix des militants responsables chargés d’appliquer les décisions collectives devait résulter d’une décision collective après une réflexion permettant de savoir lequel d’entre nous était le mieux à même à prendre ces responsabilités. J’ai appris également que le syndicalisme de classe organisait l’action revendicative pour la satisfaction des revendications décidées par les salariés selon leurs besoins, pour un changement de société…

Le problème LEPAON n’est pas un problème uniquement LEPAON. Ce n’est pas lui seul qui a pris les décisions de signer les chèques, de s’accorder des salaires hors de proportion, un logement de fonction hors norme, des indemnités scandaleuses suite à son départ de l’URM, il y a des complicités, « le ver est dans le fruit ». Il oserait affirmer qu’il n’était pas au courant de toutes ses largesses….

La question est posée de savoir comment des individus sans valeur morale, sans valeur de classe… sont arrivés à des postes de responsabilité à la Conf, dans certaines Fédés, certains syndicats, syndicats régionaux (Ports et Docks, Nettoyage…), etc.

L’abandon du syndicalisme de classe et de ses valeurs remplacé par le syndicalisme rassemblé qui a été imposé, le non contrôle des mandats, « le bétonnage » lors des congrès pour imposer des changements idéologiques à contre-courant, des documents d’orientations vides de tous contenus de classe (absence de véritables projets de société, de contenus revendicatifs), le choix des militants sans débat démocratique sur le seul critère tous… sauf !... etc., le refus d’organiser un véritable débat démocratique, etc., sont les résultats de cette situation.

Il y a besoin d’un véritable débat démocratique dans la C.G.T. : pour exemple, l’accord sur la représentativité a été signé contre l’avis de la majorité des syndiqués, aujourd’hui nous en mesurons les dégâts, etc. Il y a besoin d’avoir un projet de société avec un contenu revendicatif afin de créer le rapport de force pour combattre l’adversaire de classe et ses ambitions outrancières. Le capitalisme ne s’aménage pas, il se combat. Ces dispositions découlent de la Charte d’Amiens, élément fondateur de notre C.G.T.

La confédération ne confédère plus, les fédérations ne fédèrent plus. Les camarades de la SNCM, comme d’autres, sont livrés à eux-mêmes. Aucune solidarité et encore moins d’action de solidarité de la part de la Conf ou des fédérations pour les camarades de ces boites. Pourtant, ils combattent le système de déréglementation qu’impose le grand capital qui consiste à tout déréglementer pour satisfaire toujours plus la voracité des actionnaires et ramener les salariés au seuil de la pauvreté.

Nous ne pouvons pas nous contenter, comme les syndicats réformistes, de préserver les acquis. Nous ne pouvons que constater qu’en l’absence de luttes et de perspective rien n’a été acquis depuis plusieurs années. Si les salariés sont dans la récession, les actionnaires qui pillent la force de travail des salariés se goinfrent de plus en plus des profits créés par les travailleurs.
Le secrétaire de la C.G.T. n’est qu’un militant parmi les autres, il doit être considéré comme tel.

Le salaire du secrétaire général doit correspondre, comme par le passé, à une catégorie d’ouvrier professionnel de la grille hiérarchique de la métallurgie.

En règle générale les permanents ont une garantie de leurs salaires qu’ils percevaient dans l’entreprise.
Les secrétaires généraux de la C.G.T. n’ont jamais eu de logement de fonction, Georges SEGUY, Henri KRASUCKI (HLM PARIS 20ème), Louis VIANNET. Leurs salaires découlaient de la règle établie.

A quel titre LEPAON bénéficie-t-il d’un logement de fonction luxueux ? La C.G.T a accès aux logements du 1%, est-ce un crime de lèse-majesté que de vivre en HLM, lieu de vie de nombreux travailleurs, Henri y a vécu toute sa vie.

Qui a décidé que LEPAON perçoive un salaire pharaonique de 5000€ auquel s’ajoutent les 2000€ de logement de fonction soit 7000€. Combien gagnait-il à Moulinex?...
S’il y a une différence de loyer entre la Province et Paris, il doit y avoir compensation mais pas avec un salaire outrancier de 5000€.

Qui a décidé de sortir des règles de rémunération des permanents et d’entretenir LEPAON comme on entretient une demi-mondaine?

A quel titre LEPAON a-t-il touché un bakchich de 30000€ lors de son départ de l’union régionale de Normandie? Des camarades normands parlent même de 100000€?

Le mandat des militants permanents n’est pas l’exécution d’un contrat de travail mais un acte militant, une succession de responsabilités au sein de la C.G.T.. Les successions de responsabilités ne sont pas des ruptures successives du contrat de travail. Un permanent n’est pas un mercenaire, c’est un militant au service de la classe et de l’organisation.

Lorsqu’un salarié est muté au sein d’une même entreprise, il ne perçoit pas d’indemnité de licenciement même lors d’un changement de prestataire de service.

Un permanent est un militant avant tout, son rôle n’est pas de détourner l’argent des syndiqués à son profit.

A qui fera-t-on croire que l’immeuble de la Conf serait « un vieil immeuble vétuste sous contrôle des monuments historiques » ? Utiliser l’argument d’évolution des normes de construction pour justifier l’aménagement du bureau du secrétaire général en bureau de « ministre » est malhonnête, l’argent des syndiqués est dilapidé pour satisfaire le caprice d’une « danseuse ». Je ne pense pas que le bureau de THIBAULT était d’une vétusté telle que sa remise « aux normes » coute 65000€.

Au vu de ces malversations je m’interroge sur ce qui s’est passé à Moulinex. Qui croire ? Les militants de base de Moulinex ou un sombre personnage pour qui la C.G.T. n’est qu’une vache à lait qu’il trait pour son profit et son confort personnel.

Le système de perversité mis en place à la C.G.T. doit être balayé, il n’y a pas de place pour les malhonnêtes ni pour un Xème syndicat de collaboration de classe, nous devons revenir à nos fondamentaux de classe, d’intégrité, d’honnêteté, de fraternité. Les syndiqués doivent se réapproprier leur outil syndical, décider de leurs revendications selon leurs besoins sans se laisser enfermer dans le carcan d'une société capitaliste qui organise éternellement sa crise pour amasser le maximum de profits immédiats. Ces perspectives claires sont le ciment qui permettra de créer un rapport de force pour la satisfaction des revendications et pour changer la société.

Recevez, chers Camarades, mes salutations confraternelles.
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