SOLIDARITE AVEC LES TRAVAILLEURS DE SAMBRE ET MEUSE !
CGT Educ'action Nord
SOLIDARITE AVEC LES TRAVAILLEURS DE SAMBRE ET MEUSE !
Une délégation de la CGT Educ’Action Nord, menée par son secrétaire général William Roger, est venue apporter sa solidarité aux travailleurs de Sambre et Meuse à Feignies qui occupent leur usine depuis le placement en liquidation judiciaire le 18 mars. Cette délégation a apporté une contribution financière à la juste lutte des Sambre et Meuse.
Créée en 1911, cette usine a compté jusque 2600 salariés. Quelques plans sociaux plus loin, les effectifs ont fondu à environ 260 travailleurs. Pourtant, il y a 5 ans, l’avenir semblait prometteur avec un nouvel investisseur russe. Certes des investissements ont été réalisés mais de manière totalement incohérente : des structures flambantes neuves, pour plusieurs dizaine de millions d’euros, ont été achetées et… n’ont jamais servi !!! Les salaires des cadres ont, aussi, connu des hausses de plus de 100% alors que les ouvriers attendent la régularisation de trois mois d’arriérés de salaire !
Aux dires des anciens, les conditions de travail n’ont cessé de se dégrader dans l’usine depuis plusieurs années : l’inutilité des investissements réalisés a fait que les salariés utilisaient un matériel obsolète sans protection. Risque de chute, d’écrasement, d’électrocution, voici la réalité du quotidien. Ils devaient eux-mêmes protéger leurs postes de travail en colmatant les fuites du toit ou en les isolant les uns des autres pour ne pas subir les conséquences de l’utilisation inconsidérée, imposée par le patron, de machines dangereuses ! Des travailleurs en fin de carrière se trouvaient contraint de bouger manuellement des pièces de plusieurs tonnes. Combien d’entre eux n’ont pas connu leur retraite suite à des accidents de travail ou à des maladies respiratoires provoquées par un insuffisant renouvellement de l’air ! Et quand ils évoquent le droit de retrait, le patron menace simplement de mettre la clef sous la porte ! Les salariés devaient, par ailleurs, subir des tracasseries quotidiennes avec une direction qui remet en cause en permanence la qualité de leur travail
Pourtant, cette entreprise a les moyens de vivre en assurant des conditions de vie et de travail décentes à ces salariés. Elle possède un savoir-faire internationalement reconnu : les investisseurs russes ne s’y étaient pas trompés et leur production s’exportait aussi à New-York, Londres, en Algérie ! En France, ils sont les seuls à produire ces pièces de soubassement, traverses et longerons, destinés à l’industrie ferroviaire. Après la liquidation, les salariés découvrent qu’un marché de 27 millions d’euros pouvait être conclu avec l’Algérie. De quoi assurer, au minimum, un an de production.
Une usine qui ferme, c’est tout une région sinistrée : fragilisation des commerces, casse des services publics,…. Notamment, dans l’Education Nationale, ce sont des fermetures de classe. Dans les écoles de Maubeuge, ce sont 7 classes qui seront fermées à la rentrée alors que plus de la moitié des écoles de la ville sont en Education Prioritaire. Et le taux de chômage y est déjà de 17%.
Après le massacre social organisé à Florange par la soumission du gouvernement au patronat, les travailleurs se défient maintenant des vaines promesses et préfèrent prendre leur avenir en main. Ils se méfient donc de l’éventuel repreneur, Pascal Varin, le patron d’AFR, qui en lien avec un investisseur indien doit présenter son plan le 30 avril. Mais comme les Fralib à Gemenos ou les Pilpa à Carcassonne, les travailleurs de Sambre et Meuse n’entendent pas abandonner. Ils sont porteurs d’un projet de scoop qui permettrait à leur emploi de perdurer dans cette région sinistrée ! La disparition de Sambre et Meuse serait un crime social. Pas d’avenir pour le Nord Pas-de-Calais sans industrie !
La CGT Educ’Action Nord affirme sa totale solidarité avec la glorieuse lutte des travailleurs de Sambre et Meuse ! L’Etat et les collectivités territoriales doivent satisfaire les revendications des travailleurs et mettre tout en oeuvre pour que vive Sambre et Meuse !