Ils ont signé un nouveau recul pour les salariés !

Publié le par FSC

Michel

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L'edito de Michel CIALDELLA sur le site CGT URSSAF Rhône Alpes :

http://www.cgtsecu38.fr/spip.php?article1206

 

mardi 20 octobre 2015

La CFE-CGC, la CFDT et la CFTC se sont une fois de plus, couchées devant le MEDEF.
Manuel Valls s’est dit réjoui de cet accord qui pourtant prévoit un recul de l’âge auquel on percevra la pension maximum et une baisse du pouvoir d’achat des retraités.
Il y a peu de chances que les travailleurs se réjouissent de cet accord qui peut se résumer en "travailler plus longtemps pour gagner moins".

Pour la CGT, la contribution des salariés actifs et retraités s’établirait à 95 % du besoin de financement contre 5 % pour le Medef : soit 5,7 milliards à la charge des salariés et retraités contre 300 millions pour le patronat.
C’est ce que Jean-Louis Malys (CFDT) appelle un accord équilibré (1).
Pour Claude Tendil (Medef) pour qui c’est un accord "historique"… « Nous avons obtenu la garantie que l’État compensera une partie de nos efforts par une baisse des cotisations accidents du travail et maladies professionnelles » dit-il (1).

Lorsque le Medef parle d’ "efforts", il s’agit bien entendu de l’effort qu’il fournit pour prendre une partie supplémentaire de la valeur ajoutée obtenue par les salariés !
Mais le scandale ne s’arrête pas là.
La non-reconnaissance d’un grand nombre de maladies professionnelles et d’accidents du travail reconnu au niveau de la CNAMTS par quelques centaines de millions justifierait une augmentation de ce type de cotisations d’entreprise.
Elles vont au contraire baisser et/ou être compensées à partir du budget de l’État qui rappelons-le est abondé à 80 % par les seuls salariés.
Comme le reconnaît le journal Libération.fr, « le grand perdant sera le salarié »... « Les économies seront supportées à 90 % par les salariés et à 10 % par les entreprises » (2).
Pour Jean-Louis Malys de la CFDT « Nous, on sait prendre nos responsabilités plutôt que de laisser peser le doute sur notre système de retraite et sur le rôle des partenaires sociaux » (1).

Quant à Serge Lavagna de la CFE-CGC il est content : « Les retraites complémentaires et le paritarisme sont sauvés ! » (3).

Il faut être sacrément de mauvaise foi pour prétendre que les retraites complémentaires seraient sauvées par le seule faite de cet accord.
Mais sauver le paritarisme cela n’a aucun sens.
Je rappelle qu’il s’agit de notre salaire et que le patronat n’a pas à décider de ce que l’on en fait.
Il est donc légitime comme l’avait prévu Ambroise Croizat et le conseil national de la résistance que la sécurité sociale soit gérée par les intéressés, c’est-à-dire les travailleurs.
Rappelons ici que les salariés représentent 90 % de la population active.

En ce 70e anniversaire, il est judicieux de rappeler qu’il existe un outil appelé "Sécurité sociale".
En effet celle-ci démontre qu’il n’est nul besoin d’avoir des organismes complémentaires, que ce soit en matière de maladies ou de vieillesse.
Le salaire socialisé qui a fait la démonstration de son efficacité peut assumer le paiement des retraites.
Les cotisations versées aux complémentaires trouveraient une plus grande efficacité à être versées à l’URSSAF.

La part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé de 10 % depuis les années 1982 sans que cela ne règle en rien le problème du chômage.
En 2014 le PIB s’est élevé à 2.132,4 milliards d’euros (4).
C’est donc 213 milliards d’euros par an qui passent de la poche des salariés aux poches des capitalistes qu’il faut récupérer en augmentant les salaires, notamment les petits et moyens.
Au taux global de 20 % cela ferait 42 milliards de cotisations supplémentaires pour les 3 branches, auxquels on pourrait ajouter 30 milliards en annulant les exonérations dont on a vu l’inefficacité.
Ce qui porterait à 72 milliards les recettes supplémentaires.
Comme on peut le constater, il y a de quoi faire face.
Ajoutons à cela que le financement des complémentaires se fait par l’achat d’un nombre de points.
Dans l’accord qui vient d’être signé, il est prévu une augmentation du prix d’achat du point pendant trois ans au minimum pour les futurs retraités.
Dans le même temps, on ne sait pas quelle sera la valeur du point au moment où l’on prend sa retraite.
Tandis que dans le système du salaire socialisé les retraités savent quel pourcentage du dernier salaire ils auront.

Les signataires de ce recul social se sont prononcés non pas à partir des revendications des salariés, mais à partir du document présenté par le Medef…
C’est ce que l’on appelle le dialogue social.

Souvenons-nous que sans luttes et rapports de force, ce sont les patrons qui gagnent.

P.-S.

(1) - LesEchos.fr du 16 octobre 2015.
(2) - Libération.fr du 17 octobre 2015.
(3) - L’Express.fr du 16 octobre 2015.
(4) - INSEE

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