En 2010 un résistant refusait déjà le diplôme de l'Elysée
La résistance ce n'est pas que le passé et le programme du CNR "Les jours heureux" demeure vivant, même s'il doit être actualisé, prolongé, enrichi adapté de manière progressiste et révolutionnaire à notre époque.
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Source : Le Télégramme de Brest
Charles Paperon, ancien combattant volontaire de la Résistance, a refusé hier à Brest (29) de recevoir un diplôme d'honneur attribué par l'Etat. Il estime que le gouvernement actuel démantèle les valeurs du Conseil national de la Résistance.
Cette année, Hubert Falco, secrétaire d'Etat aux anciens combattants a souhaité marquer le 70e anniversaire des combats de 1940 en remettant à chacun des 250.000 anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, "quels que soient leurs origines, leur lieu de résidence et leurs unités", un diplôme d'honneur.
Un "enfumage" de l'Elysée
Charles Paperon est l'un de ceux-là. Co-président du comité du Finistère de l'Association des anciens combattants de la Résistance (ANACR), il a lutté comme combattant volontaire de la Résistance durant les années sombres.
A l'heure de recevoir son diplôme, pendant la cérémonie commémorant la libération de Brest hier, C
Un geste appuyé
Si Charles Paperon n'entend pas contester que le gouvernement a reconnu "le rôle actif et décisif de la Résistance", il estime en revanche qu'il démantèle sciemment le programme politique du Conseil national de la Résistance (CNR) publié en mars 1944 sous le titre "Les jour heureux".
Selon l'association de Raymond Aubrac, qui a republié ce texte il y a peu, le programme du CNR annonçait un ensemble ambitieux de réformes économiques et sociales, où figuraient en bonne place la Sécurite Sociale, les retraites par répartition et la liberté de la presse.
"La Résistance ce n'est pas que le passé"
L'association "Citoyens résistants d'hier et aujourd'hui" a été créée pour "réagir à l'imposture sarkozyenne". Ce jeudi, Charles Paperon a indiqué que son geste avait reçu l'aval de l'un des derniers Compagnons de la Libération ainsi que de la fille du colonel Rol-Tanguy.
Pour justifier son refus, il cite enfin Lucie Aubrac : "la Résistance ce n'est pas que le passé, aussi héroïque soit-il, elle s'inscrit aussi dans le présent".