A quoi jouent les dirigeants de la fédération CGT des cheminots?
Le mouvement contre la loi du travail en exigeant son retrait s'est profondément ancré.
Malgré les multiples manœuvres de division, le répression et les campagnes médiatiques pour le décrédibiliser et faire croire à son extinction.
L'opinion publique tient bon très majoritairement à ses côtés.
Alors que le débat s'est ouvert au parlement et que s'affiche la difficulté pour le pouvoir à faire avaliser son projet, qu'on a connu un puissant premier mai centré sur la résistance à cette régression majeure, que se profile la perspective à partir du 16 mai d'une grève reconductible des camionneurs CGT / FO que fait la direction fédérale de la CGT?
Initialement la date du 18 mai était avancée par les fédérations CGT, UNSA et SUD-Rail pour débuter un mouvement reconductible.
Or aux dernières nouvelles, la fédération CGT aurait décidé de reporter l’appel à la grève reconductible au 1er juin, tout en décidant une succession d’appels à la grève courant mai les 18, 19, 23, 24.
Le mouvement "saute-mouton" étant principalement centré sur les revendications légitimes mais spécifiques aux cheminots, les coupant ainsi du mouvement de convergence général absolument nécessaire pour l'emporter dans la remise en cause de nos conquis qui sont communs à l'ensemble des travailleurs quelles que soient leurs situations.
Cette attitude nous inquiète profondément!
Une grève reconductible ne se décrète pas mais se construit à partir de l'engagement des travailleurs. nous en sommes bien d'accord, mais autre chose est pour une grande fédération de tourner le dos à ses responsabilités dans une orientation qui confine au sabotage du combat engagé.
Cette attitude aurait-elle un rapport avec la défense du "syndicalisme rassemblé" dont le principal responsable fédéral s'est fait le chantre implacable au récent congrès de la CGT à Marseille?
En 1995 une grande majorité du pays s'est reconnu dans le combat dont les cheminots étaient le fer de lance. Parce que la résistance à la mise à sac des régimes spéciaux n'étaient pas perçue comme une attitude corporatiste mais comme une résistance légitime à défendre ses intérêts dans le cadre d'une résistance commune aux empiétements sans limites de l'oligarchie en matière de sécurité sociale notamment.
Et ce serait une erreur mortelle pour les cheminots eux-mêmes que de considérer qu'ils pourraient défendre leurs intérêts et ceux du service public d'une manière séparée du combat commun! Car le corporatisme n'a jamais payé!
Dans ce contexte, les bases combatives de la CGT chez les cheminots qui sont nombreuses ont une responsabilité particulière pour le débouché du mouvement en cours et pour l'honneur du syndicalisme.
Le Front Syndical de Classe
4 mai 2016