Camionneurs : le pouvoir socialiste manoeuvre en recul et tente de les dissocier du mouvement
Le pouvoir tente donc de dissocier les travailleurs des transports routiers du mouvement d'ensemble en construction.
Il promet que la loi travail ne modifiera pas leur régime dérogatoire sur les heures supplémentaires leur régime reposant sur des textes spécifiques.
Mais que vaut l'engagement du pouvoir confronté à un puissant mouvement?
Mais que valent les promesses d'un pouvoir socialiste qui illustre avec éclat sa tendance à retourner sa veste et à tourner le dos à ses engagements dès que le MEDEF (rappelez-vous des "pigeons"), la droite ou la Commission européenne élèvent le ton pour exiger plus de précarité, moins de salaires, moins de couverture sociale ...
Les camionneurs devraient donc privilégier leur présence active dans le mouvement plutôt que de se fier aux sirènes gouvernementales!
Le positionnement gouvernemantal ne constitue pas un renoncement à l'inversion de la hiérarchie des normes, même pour les routiers car il maintient le contenu du dispositif légal en invoquant une situation dérogatoire à la loi commune pour les routiers seulement.
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Source de l'information, le Figaro :
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a promis aux routiers que le projet de loi Travail ne modifierait pas leur régime "dérogatoire" sur les heures supplémentaires, qui ne pourront pas être majorées de moins de 25%, dans un courrier aux syndicats dont l'AFP a obtenu copie samedi. "Il apparaît que dans le transport routier, le régime de durée du travail et ses conditions de rémunération repose sur des textes spécifiques" et "ce dispositif réglementaire, dérogatoire, n'est pas modifié par le projet de loi Travail", a écrit M. Vidalies dans sa lettre adressée vendredi.
Le gouvernement va "expertiser s'il est nécessaire de procéder à des ajustements du décret" encadrant le temps de travail des routiers "afin de clarifier le débat et d'éviter les interprétations qui pourraient donner matière à contestation", précise-t-il.
Déclarations CGT et FO
"Le gouvernement lâche sur les heures supplémentaires", se sont félicitées la CGT et FO, saluant dans un communiqué commun une "très bonne nouvelle pour la profession qui souffre". "La négociation entreprise par entreprise, et donc l'inversement (sic) de la hiérarchie des normes, n'est pas applicable pour les routiers", se sont-ils réjouis.
Les deux syndicats appellent néanmoins à poursuivre le mouvement pour le retrait du projet de loi.
"Les actions ne doivent pas s'arrêter, d'autres dispositifs prévus dans la loi sont à combattre, entre autres les heures de nuit",
ont-ils fait valoir.
Les routiers organisent, depuis le début de la semaine, des blocages de sites et des barrages filtrants. Ils ont levé le pied durant le weekend, mais le numéro un de la CGT-Transports, Jérôme Vérité, les a invités à "remettre un coup à partir de lundi".
[L'affirmation du Figaro qui suit n'est nullement prouvée]
Si la réforme défendue par la ministre du Travail Myriam El Khomri entre en vigueur, les branches professionnelles ne pourront plus empêcher les entreprises d'abaisser, par accord majoritaire, le taux de majoration des heures supplémentaires de 25% à 10%. Cette mesure faisait redouter aux routiers une "baisse drastique" de leur rémunération.
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Après une semaine de blocages de sites et de barrages filtrants sur tout le territoire, les syndicats de chauffeurs routiers ont obtenu, vendredi 20 mai, un engagement écrit de la part du gouvernement sur le maintien de leur régime d’heures supplémentaires et ce malgré les dispositions de la loi travail.
Les syndicats de chauffeurs avaient en effet inauguré, lundi, une nouvelle semaine de contestation contre le projet de loi travail, vent debout contre l’article 2 du texte défendu par Myriam El Khomri, ministre du travail, portant sur la rémunération des heures supplémentaires travaillées.