Pourquoi le jusqu'au boutisme du gouvernement?
Les médias martèlent un des thèmes visant à faire diversion : la CGT se radicaliserait et tiendrait ferme dans l'affrontement actuel presque uniquement pour des raisons internes et la crainte d'être détronée de la première place syndicale par la CFDT!
C'est une opération de diversion visant à faire oublier aux salariés et à l'opinion l'enjeu essentiel et majeur qui est le contenu de la loi travail et son objectif de faire prévaloir les accords d'entreprise sur les accords de branche et la loi fixée dans le code du travail même si lesdits accords sont plus défavorables aux travailleurs; ce que la loi actuellement interdit.
Et Laurent Berger ment lorsqu'il affirme contre la réalité qu'il n'y aura pas inversion de la hiérarchie des normes et nie que ce renversement serait totalement en défaveur des travailleurs isolés, face à leur patron.
La CGT et les opposants ne se battraient donc pas contre une loi scélérate et rétrograde mais pour d'obscures raisons internes ou de prestige.
Calomnie qui masque la véritable question : pourquoi malgré sa faiblesse et le désaveu de l'opinion le pouvoir socialiste s'arqueboute-t-il sur un refus du retrait ou de la négociation avec le mouvement?
C'est aussi que dans sa volonté d'imposer un syndicalisme de compromission et d'accompagnement de la crise du système il ne veut pas désavouer les dirigeants de la CFDT qui approuvent la loi dans son contenu actuel. La crispation, le blocage du pays, Valls et Hollande les assument aggravant leur impopularité avec l'objectif de faire triompher une recomposition politique et syndicale rompant avec les traditions de la "gauche" fut-elle social-démocrate!
Il nous faut donc refuser de se laisser imposer ce questionnement sur des raisons masquées qui seraient celles de la CGT en particulier pour ramener inlassablement à l'enjeu réel de la confrontation en cours : la loi du MEDEF et de l'Union européenne dans une France sommée par la Commission européenne de s'aligner sur les contre-réformes menées dans toute l'Europe!
Contre leur tentative d'imposer leur questionnement biaisé des évènements battons nous pour faire prévaloir notre propre vision de ce qui se passe et qui quant au fond est conforme à la vérité et à la réalité de la confrontation en cours!
Rappel de l'analyse de la Commission européenne le 18 mai dernier :
" Les réformes menées récemment n’ont donné aux employeurs que peu de possibilités pour déroger aux accords de branche. Cela concerne tous les aspects des conditions d’emploi, notamment les salaires, le temps de travail et les conditions de travail, et limite la capacité des entreprises à moduler leurs effectifs en fonction de leurs besoins. À l’heure actuelle, les branches professionnelles peuvent empêcher les entreprises de déterminer, au cas par cas et après négociations avec les partenaires sociaux, les conditions de dérogation aux accords de branche en matière de temps de travail. Les dérogations aux accords de branche et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d’emploi, par l’intermédiaire d’accords d’entreprise, pourraient être facilitées, en concertation avec les partenaires sociaux » Commission Européenne – 18 mai 2016"