C'est dans l'air de la réaction!
Ils nous parlent de liberté de l'information : on sait que quelques milliardaires possèdent la plupart des journaux et des revues.
Mais ils sévissent aussi sur le service public;
Tenons nous en à "C'est dans l'air" qui est diffusé une heure chaque jour de la semaine et cela à 2 reprises.
Aujourd'hui (vendredi 3 juin) c'est la troisième émission consécutive sur le mouvement en cours et sur la CGT en particulier.
Eh bien ils réalisent l'exploit d'organiser ce débat SANS AUCUN SYNDICALISTE et SANS représentant de la CGT alors qu'ils n'arrêtent pas de dénigrer et le mouvement et la CGT : les réformes sont incontournables, ils fustigent les "excès" de la lutte, disent des âneries et des contre-vérités en prétendant par exemple qu'à la SNCF le ministre des transports a négocié avec la CGT alors que tout le monde sait qu'il acédé sur certains points en "négociant" avec la CFDT et l'UNSA pour qu'ils se retirent de l'action.
C'est dire le sérieux de ce type d'émission vecteur quotidien de la doxa no-libérale et de la pensée unique en faveur de l'oligarchie.
Mais c'est conforme à la pensée de ceux qui produisent cette émission :
Le scandale c'est qu'ils opèrent sur le service public avec notre redevance!
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Aujourd'hui le thème c'était :
Valls espère la décrue sociale
Animatrice : Caroline Roux
Participants :
Pascal Perri économiste réactionnaire qui souhaite en découdre avec la CGT
Bernard Vivier de l'Institut Supérieur du travail créé par un collaborateur
Ghislaine Ottenheimer Rédactrice en chef de Challenges
Brice Teinturier Directeur général délégué de l'institut Ipsos et cireur de pompes en chef
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Le scandale de C dans l’air !
Le site Enquête & Débat a répertorié les personnalités les plus invitées en 2010 à C dans l’air, l’émission de France 5. Les voici :
39 fois : Christophe Barbier, directeur de l’Express
28 fois : Dominique Reynié, professeur à Science-Po
27 fois : Roland Cayrol, fondateur de l’institut de sondages CSA
17 fois : Denis Olivennes, directeur du Nouvel Observateur
16 fois : Renaud Dély, Yves Thréard
12 fois : Elie Cohen, Jean-Marc Daniel
11 fois : Pascal Perrineau, Philippe Frémeaux.
Pour Enquête & Débat, « le plus choquant, reste cette poignée d’une vingtaine de personnes, journalistes ou analystes, que Calvi convie quasiment à toutes les émissions, sans aucune raison apparente. Les sujets traités sont suffisamment divers pour justifier d’inviter des personnalités différentes, mais Calvi a apparemment choisi la facilité : pouvoir traiter d’à peu près n’importe quel sujet avec la garantie d’avoir des intervenants qui auront quelque chose à dire, même si le discours reste général et vague. Cette publicité offerte à cette poignée d’hommes (et une femme) est disproportionnée par rapport à la valeur ajoutée qu’ils apportent, d’autant qu’il s’agit de personnalités déjà relativement connues, ce qui creuse d’autant plus l’inégalité de traitement médiatique et réduit la pluralité d’opinions, donc la liberté d’expression. »
C dans l’air est une émission produite par la société Maximal Productions, qui appartient au groupe Lagardère. Fondée en septembre 2000, elle est présidée par Jérôme Bellay, ancien directeur d’Europe 1. Maximal Productions produit aussi, sur France 5, les émissions C à dire et C politique. L’audience de ces trois émissions est supérieure à celle du total des trois chaînes télévisées d’information continue, LCI, i>TELE et BFMTV.
On constate donc qu’une société privée possède un quasi monopole d’information sur une chaîne du service public et qu’en outre cette information est accaparée par un nombre très restreint d’invités. La caractéristique commune de la plupart de ces personnalités est d’appartenir au courant - monopolistique dans les médias, plus que minoritaire dans l’opinion des Français - dit « politiquement correct ».
Le résultat est que les sujets brûlants de l’actualité ne sont traités que sous cet angle et qu’aucune opinion tranchée n’est jamais exprimée dans C dans l’air. C’est d’ailleurs la condition évidente qui préside aux invitations lancées, non par Yves Calvi, qui n’est que le présentateur, mais par le producteur, Jérôme Bellay, et par le directeur des rédactions, Manuel Saint-Paul, sous l’œil vigilant d’Arnaud Lagardère.
Ajoutons que le choix du présentateur et son style sont destinés à donner au téléspectateur l’illusion que règnent, dans l’émission, la liberté de parole et la volonté d’aller au bout des sujets. En effet Calvi joue le rôle, bien connu dans tous les faux débats, du grognon à qui on le la fait pas et qui ne lâche pas ses invités avant qu’ils n’aient avoué… qu’ils sont d’accord avec tout ce qui vient d’être dit.
Le plus étonnant est qu’il existe un organisme dénommé Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), et qu’il n’ait jamais rien trouvé à redire à cette double appropriation du service public : par une société privée et par une petite brochette d’individus ne représentant qu’eux-mêmes.
Et après tout ça ils viennent verser des larmes de crocodiles parce-que leurs journaux ont été bloqués un jour par le livre CGT!
Il est vrai que les journalistes qui pourraient s’en plaindre et dénoncer le scandale se gardent bien de le faire, de peur de n’être pas invités un jour à C dans l’air.
Ainsi va la démocratie française !
Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.