un Rocard sinon rien!
A nouveau à propos de Michel Rocard, notre ami Georges Ducasse écrit :
Celui qui fut le maitre pilote du vaisseau 49.3, au point d'en faire une ligne régulière du réseau gouvernemental rose (28 fois de 88 à 91), en a fini de porter son ombre en arrière plan de toute la social-démocratie contemporaine, riche héritier en cela de ses illustres prédécesseurs, spécialiste de la logorrhée masquant le passage en force contre le mouvement social.
Le premier, "à gauche", à oser introduire la notion de rigueur financière comme cap officiel de gestion socialiste contre les salariés et pour le capital.
Ce matin, avalanche médiatique, c’est la relance pour l’industrie du mouchoir.
Un torrent de larme coule fait des larmes de toutes natures y compris de ces sauriens si sots qui quittent momentanément les marigots de leur pré-campagne présidentielle pour faire une haie d’honneur à celui qui fut un grand serviteur de la finance alors se mondialisant.
Peut-être le besoin de rappeler quelques points forts de celui qui traversa la seconde moitié du XXe siècle en sens inverse de celui emprunté par V Hugo au 19e.
Reconnaissons-lui son opposition à la guerre d’Algérie et la dénonciation des traitements (tortures et la répression par la faim en particulier) que fait subir le colonialisme aux peuples sous le joug de l’impérialisme français piloté par ses futurs camarades de pouvoir.
La guerre d’Algérie ne fera pas obstacle à son long compagnonnage avec le guillotineur en chef sous la 4e République «le mépris profond que je porte à son absence d’éthique est compatible avec l’admiration totale que j’ai pour sa puissance tactique», disait Michel Rocard parlant de Mitterrand.
Il achèvera ainsi son parcours commencé solidaire et anticolonialiste par une déclaration soldant ses engagements par un fini égoïsme : «Aujourd’hui je le dis clairement la France n’est plus, ne peut plus être, une terre d’immigration. Je l’ai déjà dit et je le réaffirme : “nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde”», (allocution du 7 janvier 1990 devant des élus socialistes originaires du Maghreb). S’il dénonce la xénophobie montante il refusera de renier cette phrase, mieux (en fait pire) il la confirmera au moins à deux reprises alors qu’elle sert de creuset idéologique actualisé de toutes les droites en France.
Tous vont nous vanter l’invention du RMI mais peu reviendront sur la fiscalisation de la Sécu immense cadeaux au patronat par la mise en place de la CSG qui efface vingt ans de dettes patronales et met le pied à l’étrier des remises et autres exonérations qui tuent notre système de protection sociale. Payée par tous (l’égalitarisme socialiste tendance social démocratie) uniformément comme la TVA que Mendes France son mentor a participé à mettre en place et dont il deviendra un spécialiste, la CSG a maintenant un rendement double de celui de l’impôt sur le revenu, qui lui est progressif.
Dans le moment et pour toutes celles et tous ceux qui se sont opposés et s’opposent aux lois Fillon-Sarko, Ayrault-hollande, L’ANI, les lois Vals, Rebsamen, Macron, El Khomry et autres, Notre phare frappé d’extinction qui «met la France en deuil» est aussi l’instigateur en 1991 du premier «livre blanc sur les retraites», qui soulignait la nécessité de modifier le système de retraites, s’attaquant à la répartition.
Par la suite, il conseillera le rapprochement du régime des fonctionnaires sur celui du privé, mais restera opposé à l’augmentation de l’âge de la retraite au-delà de 60ans «pour des raisons tactiques».
Belle définition de son opportunisme politique affiché par ce pilier de la social démocratie.
Pour clôturer cette belle définition de son opportunisme politique, il convient d’y inclure que Michel Rocard premier ministre engageait en 1990 le président de PUK, Jean Gandois, a poursuivre la mise en arrêt de l’usine Aluminium Pechiney de Noguères alors qu’il venait lui annoncer qu’il avait décidé de conserver l’usine de Noguères avec les autres usines de Pyrénées. (qui ont duré 17 ans de plus) !!
En cédant à la pressions des actions du syndicat CGT qui soutenait un projet de repreneurs désireux de créer la Société Aluminium Aquitaine, le président Jean Gandois remettait ainsi en cause la casse industrielle du groupe PUK, engagée en 2003 !
Balayer d’un revers de main un projet de 450 emplois directs et 2700 emplois induits dans un rayon de 30 km, ainsi qu’une garantie de 10 années de production d’aluminium sous dépôt de caution financière , telle est la forfaiture de cet illustre personnage nommé premier ministre du gouvernement français ?
On peut donc se poser une question supplémentaire, pourquoi Martine Aubry fut-t-elle nommée à la direction de groupe PUK dans cette période ? La réponse pouvant se trouver en fin de page dans cette phrase : « il sera un des liftiers qui conduira l’ascenseur CFDT vers les sommets de la collaboration de classe en le faisant accéder aux étages de sa direction générale ».
G D. ex secrétaire du syndicat CGT de l’usine de Noguères