17e congrès de la FSM : jeudi 6 octobre
De notre délégué au congrès, Jacky OMER
Contribution du Front Syndical de Classe (France) au congrès de la FSM, à Durban, Octobre 2016
En France, outre les nombreuses actions locales ou sectorielles, le printemps 2016 a vu le développement d'importantes luttes interprofessionnelles contre la loi dite El Khomri, ministre, depuis le début de l’année 2016.
L’ensemble de ces luttes s’opposent frontalement à la régression sociale tous azimuts, pilotées par l'UE, le grand patronat et appliquée par les gouvernements successifs avec le soutien d'organisations syndicales jaunes, telles la CFDT et la CES, (confédération européenne des syndicats).
Pour ceux qui douteraient, de la loi El Khomri, impudemment appelée « travail », est l'application servile des recommandations européennes adressées à la France et qui trouvent leur pendant avec le Jobs Acten Italie (dans la langue de Dante !) ou la loi Peteersen Belgique. Elle est la suite logique et programmée de la politique menée depuis des années au service des grandes entreprises, dont l’ANI, lois Macron, (ministre des finances), casse des retraites, des services publics, de la sécurité sociale, des salaires, de l’emploi, le tout couronné de la criminalisation syndicale pour celles et ceux qui osent s’attaquer à la classe dominante ! Cela nous rappelle la période bien triste de l’occupation de la France par les Nazis !
Pendant ce temps, en France, les profits des actionnaires et les salaires des patrons du CAC 40 explosent de manière insolente (entre janvier et juillet 2016, les seules entreprises du CAC ont accumulé plus de 40 milliards d’euros de profits, (600 milliards de Rand) en hausse de 4% par rapport à 2015 !).
Face à elle, un grand mouvement social s'est levé dans notre pays qui fera date car il a vu le retour sur le devant de la scène de secteurs clés de la classe ouvrière et d'une CGT renouant avec ses traditions combatives et à ses fondamentaux de lutte en délaissant dans les faits le syndicalisme rassemblé avec la CFDT.
Face à la résistance populaire, pour passer en force, après avoir utilisé le 49-3, loi qui efface la démocratie populaire, contre des parlementaires récalcitrants, le gouvernement utilise depuis sans retenue police, justice et médias aux ordres.
Il y avait eu des coups de semonce : syndicalistes CGT d'Air France et de Goodyear traînés sur la place publique et devant la justice, dénonciations par les responsables syndicaux de la police des consignes de laisser faire les casseurs lors des premières manifestations contre la loi travail, assimilation du blocage des raffineries à du terrorisme par des journalistes de cour dans des organes de presse appartenant à des milliardaires…
Mais dans les masses, tout comme dans les structures de base syndicales, le climat social en France est davantage à la lutte qu'au renoncement :
• L’annonce de la fermeture du site Alstom de Belfort annonce une réplique forte,
• De nombreux conflits se déroulent dans de nombreuses entreprises,
• Des rassemblements de solidarité combatifs et amples se préparent contre la répression syndicale avec des rendez-vous importants, en autres:
- celui devant le tribunal qui a eu lieu le 27 septembre à Bobignyauprès des 16 d'Air France,
- ceux des 19 et 20 octobre à Amiens auprès de nos camarades de Goodyear.
La résistance à l'application de la loi anti-travail doit se poursuivre sous de multiples formes, des entreprises aux localités et aux régions en passant par de nouvelles initiatives nationales !
En même temps, sur le terrain d’autres revendicationsse font entendre pour :
- l’augmentation des salaires et des pensions, la réduction du temps de travail, des créations emplois, la défense des services publics, de la sécurité sociale, de la santé, le refus de « l’ouverture à la concurrence » synonyme de privatisations.
Un mot d’ordre s’impose: "rien lâcher et mener partout une bataille idéologique pour convaincre le monde du travail, qui est le seul a produire des richesses, que sans luttes et sans perspectives de changement de société, de rupture avec l'UE et le pouvoir de l'oligarchie, nous ne subirons rien d'autre que des régressions infinies ".
Face à ces attaques tous azimuts nous devons répondrepar la construc
Syndicalement, pour le FSC, cela pose parallèlement la question du retrait d'une CES (confédération européenne des syndicats) qui a été totalement muette et passive depuis ce début d’année et durant tout le conflit loi anti-travail. A l’inverse, elle s'active,comme en ce moment, pour appeler à sauver l'Union européenne, à « Travailler pour une Europe meilleure » en parfaite complémentarité dans le champ syndical avec la rencontre des chefs d'état à Bratislava qui eux après le Brexit veulent rendre « l'Europe attrayante ».
Le soutien de la FSM à la lutte des travailleurs français, la visite de son secrétaire général à Marseille,en plein conflit sont à cet égard des éléments extrêmement importants pour combattre les impasses du syndicalisme d'accompagnement et decollaboration de classe dont la CES et de la CSI(confédération syndicale internationale) sont le fer de lance.
Notre association, le Front Syndical de Classe relaie de manière permanente les prises de position de la FSM et mène une campagne récurrente, en particulier en direction des militants et des structures de la CGT,pour le départ de la CES, la reprise de contact et l'adhésion à la FSM.
Nous pensons, qu'avec d'autres, notre intervention permanente sur le terrain de la lutte des idées, en liaison avec l'actualité sociale et politique, avec les problèmes concrets qui se posent au syndicalisme et aux travailleurs n'est pas sans effet sur l'évolution de la réflexion et de l'attitude des militants.
En s'adressant largement aux travailleurs comme aux précaires et aux sans emploi, en travaillant à la construction du TOUS ENSEMBLE en MEME TEMPS, qui écarte les entreprises de division pour reléguer la question sociale et faire oublier les responsabilités dans l'actuelle situation.
Camarades, LA REGRESSION SOCIALE, TOUT COMME LA CRIMINALISATION SYNDICALE, NE SE NEGOCIENT PAS, ELLES SE COMBATTENT !