Répression ça continue 8 mois de prison avec sursis requis contre Nicolas de Saint-Denis

Publié le par FSC

 

Source : le Parisien

 

 

Huit mois de prison avec sursis ont été requis contre Nicolas Jounin, sociologue, poursuivi pour des violences sur un policier. Il comparaissait ce jeudi à Bobigny pour des faits remontant au 28 avril.

Ce jour-là, les manifestants contre la loi Travail viennent de quitter le pont de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) pour une assemblée générale à la bourse du travail de Saint-Denis. Arrivés au carrefour Pleyel à Saint-Denis, des CRS leur barrent la route. La confrontation éclate. Un CRS reste à terre, sonné, et un manifestant se relève, groggy. C’est Nicolas Jounin. Soupçonné d’avoir percuté et piétiné le policier, il est interpellé et placé en garde à vue.

Ce jeudi, sur la dalle du palais de justice de Bobigny, 200 militants de la CGT, élus et amis, forment une haie d’honneur pour soutenir leur camarade. L’enseignant milite à la CGT. « La justice a fort à faire, plutôt que de s’occuper de syndicalistes ou d’un chercheur. Sa place n’est pas dans un tribunal », plaide Meriem Derkaoui, maire PCF d’Aubervilliers, ville de résidence du sociologue. Kamel Brahmi, à la CGT 93, y voit « une criminalisation du mouvement syndical ».

A la barre, le contraste est saisissant entre le CRS, colosse de 1,90m, et la frêle silhouette du sociologue. Le policier raconte les instants avant le choc frontal. Placé derrière la première ligne de CRS, casqué, en tenue de maintien de l’ordre, il vient de lancer une grenade lacrymogène pour disperser les manifestants : « Le cortège a foncé, je me suis pris une percussion par un sacré gabarit qui m’a envoyé valdinguer. » Se tournant vers Nicolas Jounin, 1,75 m, 68kg, il reconnaît : « C’était impossible de l’identifier. J’avais une visière. Ils avaient des cagoules. »

Sans avocat, car il ne s’est pas porté partie civile, le gardien de la paix a pourtant un défenseur de poids : le commissaire divisionnaire de Saint-Denis, David Le Bars. Présent sur les lieux le 28 avril, il a fait une déposition qui est lue au procès. Le commissaire, absent à l’audience, a vu la scène et identifié formellement l’auteur des coups grâce à « sa calvitie partielle ». Un témoignage battu en brèche par MeKempf, le conseil de Nicolas Jounin : « Ce jour-là, à cause du froid, Nicolas portait un bonnet. Le commissaire a dû se tromper. »

Le jugement a été mis en délibéré. Il sera rendu le 3 novembre prochain.

 

Publié dans REPRESSION

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C
Relaxe.on ne condamne pas sans preuve. On ne gâche pas la vie d'un homme pour une stupide supposition.
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