Jean-Claude JUNCKER, l'évasion fiscale et la Confédération européenne des syndicats
Récemment Joseph Stiglitz a qualifié J.-C., président de l'actuelle Commission européenne rappelons le d'architecte de l'évasion fiscale (Voir l'article de RT ci-après).
Qu'il ait été choisi, malgré ce très lourd passif, à ce poste n'est pas pour nous étonner : la construction européenne est au service de l'oligarchie et des multinationales, les traités qui assurent le règne de la "libre concurrence", du dumping social, de la mise en concurrence des travailleurs et des peuples ne se fixe évidemment pas pour objectif de lutter réellement contre la fraude fiscale et contre les paradis fiscaux.
Confrontée à la réprobation de l'opinion elle fait seulement semblant de d'émouvoir d'une telle situation; sans volonté politique d'y mettre un terme et de sanctionner les acteurs de premier plan qui constituent " l'élite " politique et économique préoccupée principalement par la persistance d'un système conforme à ses intérêts de classe.
Ce qui par contre devrait étonner et révulser les organisations syndicales et les militants c'est que la Confédération Européenne des syndicats (CES) inaugure son dernier congrès à Paris en septembre-octobre 2015 avec un tel personnage chargé d'accueillir les congressistes!
Et que le nouveau secrétaire général l'italien Luca Visentini à l'époque avait prévu de rencontrer J.C. JUNCKER dès le lendemain du congrès suite à ses promesses "pour demander à le rencontrer et voir s'il a réellement l'intention de transformer ses déclarations en actes".
Avec les résultats que l'on peut constater : c'est-à-dire : NADA !
Plus que jamais pour nos revendications, pour l'emploi, pour les salaires, pour le maintien et le développement des conquis, pour la lutte contre la fraude fiscale c'est sur nos propres forces qu'il faut compter sans se laisser engluer et paralyser par des organisations dont les objectifs et les liens avec l'oligarchie et les institutions ne peut en aucun cas assurer une véritable défense des intérêts des travailleurs!
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Article de RT :
Après la publication de ses recommandations pour lutter contre l'évasion fiscale, Joseph Stiglitz était invité à s'exprimer devant le Parlement européen. Et quand il s'agit du dirigeant européen Jean-Claude Juncker, le prix Nobel parle sans ambages.
«L'Union européenne a à sa tête un "architecte", dirais-je, d'un programme d'évasion fiscale qui a nui [...] à d'autres pays [...] oui c'est problématique», a déclaré Joseph Stiglitz à une question posée par le député Front national (FN) Gilles Lebreton, membre de la commission d'enquête du Parlement européen sur les «Panama papers». «Pensez-vous que l'Union européenne ait réellement la volonté de lutter contre la corruption et l'évasion fiscale» alors que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, est un ancien Premier ministre «du Luxembourg, un ancien paradis fiscal ?
Mais pour Joseph Stiglitz, par ailleurs très critique vis-à-vis de la monnaie unique européenne, «en revanche il y a une bonne nouvelle, c'est que les gens sont tellement au courant que ça a attiré l'attention de l'opinion publique sur ces questions d'évasion fiscale», estime ainsi le prix Nobel d'économie 2001 qui vient de publier le 15 novembre 2016 un rapport de recommandations, élaborées en commun avec un comité d'experts indépendants, destinées à combattre «l'économie souterraine».
Depuis 2014 et les révélations des Luxleaks, puis des Panama Papers en 2016, il est établi que le Luxembourg, dont Jean-Claude Juncker a été le Premier ministre de 1995 à 2013 mais aussi ministre des Finances, a couvert un vaste système d'évasion et d'optimisation fiscale. Le Grand-duché pratique également une politique de dumping afin d'attirer les entreprises. Joseph Stiglitz appelle ainsi les chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier à «mettre fin au secret des paradis fiscaux» et à «cesser la course au dumping fiscal», dans le but de retenir les multinationales qui produisent ou s'installent dans les pays les plus attirants fiscalement.
Des paradis fiscaux à mettre en «quarantaine»
Des paradis fiscaux, qu'il recommande de considérer «comme les porteurs d'une dangereuse maladie». Le prix Nobel d'économie préconise même de les mettre en «quarantaine», n'hésitant pas à mettre l'Union européenne devant ses contradictions : «Les régulateurs américain et européen devraient traiter les paradis fiscaux comme les porteurs d'une dangereuse maladie. Sans contrôle, ça peut se propager comme un virus virulent », peut-on lire dans son rapport.