CGT Unilever : un système qui a fait son temps !

Publié le par FSC

SOURCE : le site de la CGT Unilever

Ci-dessous, l'extrait de notre intervention à M. Faure (DRH Unilever France) lors de la préparatoire du Comité Groupe France du 13 avril 2017 :

LE TALON DE FER

DES OLIGOPOLES DE L’AGROALIMENTAIRE

 

Le 17 février dernier, les deux financiers, l’helvético-brésilien Lemann, à la tête du fonds d’investissements 3G et l’américain Warren Buffet, patron de la holding Berkshire Hathaway, tous deux actionnaires de Kraft Heinz, lançaient une OPA sur Unilever. Ils n’ont pas hésité à mettre 143 milliards de $ (134 milliards d’€) sur la table, soit plus de 5 fois le chiffre d’affaires de Kraft, pour s’emparer du n°3 mondial de l’agroalimentaire. La plus grosse opération de l’histoire du secteur aurait abouti à former le n° 2 mondial de l’agroalimentaire, nouvel oligopole d’un chiffre d’affaires cumulé de 77,6 milliards d’€. Les actionnaires d’Unilever auraient empoché au passage une prime de 18 % sur le cours de l’action !

Devant un tel niveau de gâchis financier, que certains appellent à la moralisation du système capitaliste relève d’une pure tartufferie. Tout autant que Polman, PDG d’Unilever monde, qui déclarait dans le Figaro du 8 novembre 2016 « l’économie doit profiter à tous sinon on aura la révolution ». Qui peut se satisfaire d’une telle opération spéculative ? Depuis 2015, date du « mariage » de Kraft et Heinz, une vaste restructuration a supprimé 5 000 emplois. Ce modèle de financiarisation, qui permet un taux de rentabilité de 18 %, malgré une croissance du chiffre d’affaires quasi nulle, a de quoi séduire les actionnaires et leur soif de profits. Suite à cette tentative d’OPA, Unilever impose des économies de plusieurs millions d’€ aux usines du groupe en Europe d’ici fin juin afin de contenter ses actionnaires. De telles stratégies mènent l’humanité dans le mur.

Ainsi, quelle que soit la situation, ce sont les salariés qui paient la facture. Autant dire que sans la lutte des salariés pour la satisfaction de leurs revendications et la remise en cause de ce système mortifère qui sacrifie des milliers d’emplois, les conditions de vie et de travail des salariés, le potentiel industriel national, rien ne changera. Ce sera toujours le talon de fer du capitalisme et de ses oligopoles qui imposera sa loi. Les salariés d’Unilever en savent quelque chose. Depuis 4 ans, entre 2014 et 2017, Unilever octroie aux salariés de 0,4 à 0,9 % d’augmentation de salaire, alors que dans le même temps, le groupe a touché près de 8 millions d’€ de CICE. Les filiales françaises d’Unilever ont fait remonter 75,3 millions d’€ en dividendes aux actionnaires en 2015, soit 26 627 € par salarié sur l’année et 2 219 € par mois par salarié. Les richesses qu’ils s’accaparent, ce sont les salariés qui les créent par leur travail.

Le 06 avril 2017, Unilever dévoile un programme de réductions des coûts, la vente de son activité produits à tartiner, dont les ventes déclinent, et un réexamen de sa structure juridique bicéphale.

Unilever annonce un rachat d'actions de cinq milliards d'euros, une première depuis 2008, et une augmentation de 12% du dividende cette année, Unilever pense à ses actionnaires !

Les intérêts privés et financiers, en lieu et place de la réponse aux besoins des salariés et des peuples, confirment l’impasse d’un système qui a fait son temps.

                                                                                                        LA CGT

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