Whirlpool au centre de l'affrontement de la présidentielle !
Comme nous l'avons dit hier E. Macron "par mesure de sécurité" a rencontré les représentants des salariés à la chambre de commerce et d'industrie. Tentant d'éviter le face à face avec les salariés en grève occupant leur usine.
Marine Le Pen ayant flairé la bonne occasion, en opportuniste mensongèrement aux côtés des salariés (et contre les syndicats la CGT en particulier) heureuse de pouvoir médiatiquement mettre en scène l'opposition entre la France bénéficiaire de la mondialisation et celle qui en est directement victime.
Présente seulement 20 minutes devant l'entreprise elle a pu ensuite utiliser sur les réseaux les images de cette incursion.
Entreprise d'autant plus aisée que son rival pour la course à la présidence est effectivement le candidat du CAC 40 et des grandes entreprises.
Ne pouvant plus éviter de se rendre à son tour chez les Whirlpool Macron en tout cas dans un premier temps a été vertement accueilli, les travailleurs reprochant à "l'enfant du pays" une venue tardive et qui n'aurait sûrement pas eu lieu si l'autre ne lui avait pas brûlé la politesse.
La confrontation qui s'en est suivi est riche d'enseignements :
Ne voulant prendre aucun engagement -sans doûte échaudé par les incursions similaires en monde ouvrier de Sarkozy et de Hollande- Macron s'est contenté d'affirmer qu'élu, il n'y aurait pas d'homologation du plan social s'il n'était pas à la hauteur et a fait miroiter à des travailleurs plus que dubitatifs de mirifiques plans de formations destinés à assurer une reconversion.
C'est que voyez vous il n'est pas possible de s'opposer à la mondialisation (et donc à la mise en concurrence et aux délocalisations) car des mesures d'interdiction ou de protectionnisme seraient de nature à décourager les investisseurs comme Amazon [ désapprobation dans la foule].
Macron s'évertuant à qualifier le comportement des dirigeants états-uniens de Whirlpool comme des comportements déviants du bon comportement normal d'entreprise.
Ce à quoi François Ruffin, soutien des Whirlpool depuis de long mois lui fait remarquer qu'il s'agit en fait du comportement ordinaire des dirigeants d'entreprise faisant prévaloir le versement de dividendes aux actionnaires sur la pérennité de l'emploi des salariés. Le sort des Whirlpool succédant dans la région à celui des Conti et des Goodyear, tandis que celui des Dunlop semble à son tour inquiétant.
Dans le feu de la confrontation Macron révélera le fond de sa vision du dialogue social et de sa conception du rôle des organisations syndicales en évoquant la fermeture de Goodyear en en imputant la responsabilité à la résistance de la CGT.
C'est ainsi qu'Il s'exclame dans le brouhaha :
"Que s'est-il passé à Goodyear? Vous n'avez pas [s'adressant aux Whirlpool] une intersyndicale et des salariés qui ont pris leurs responsabilité comme vous, ils ont tout bloqué"
Ce qui veut dire que s'ils avaient docilement consenti à un dialogue social bien civilisé l'entreprise n'aurait pas fermé !
Sans blague !
Mais alors comment expliquer la fermeture de Continental après accord d'entreprise dans le "dialogue social" et celle de Whirlpool ? Et de tant d'autres entreprises pourtant au carnet de commandes bien rempli?
Ce que cette accusation dissimule c'est la réalité d'un système qui traite de manière permanente et totalement ordinaire les travailleurs comme des objets jetables à la merci de la recherche du taux de profit maximum et d'une rétribution du travail la plus basse possible!
Et ce n'est pas l'acceptation de cette logique et de cette situation qui garantira un avenir acceptable pour les travailleurs, mais la lutte contre cette politique et ses conséquences de plus en plus étroitement associée à la lutte pour un changement radical de société.
VIDEO de la confrontation à l'adresse :