MAROC : Le Rif, Al Holceima en révolte soumis à une répression massive ... et que Macron a couvert lors de sa visite officielle du Roi!

Publié le par FSC

Dans un premier temps c'est donc un horrible drame qui a provoqué le mouvement à partir d'une exigence de justice.

Puis le mouvement s'est amplifié et structuré autour de revendications sociales : un hôpital, une école ...

La réponse du pouvoir : une répression massive, des milliers d'arrestations, des centaines d'emprisonnements précédées de violences policières, de tortures et des procès sans aucune espèce de garanties démocratiques.

Et l'attitude de la France officielle jamais en reste d'exigences démocratiques, des droits de l'homme? Celle du Macron exigeant encore récemment des sanctions contre le Venezuela ? Et bien NADA et au contraire un soutien au pouvoir royal lors de sa visite officielle le 14 juin 2017 .

Intervention de Macron lors de sa visite officielle alors que début juin une vague d'arrestations vise à décapiter le mouvement social:

"Il ne m'appartient pas de tenir un jugement sur un sujet de politique intérieure. Néanmoins j'ai senti d'une part que le roi considérait qu'il était légitime, normal qu'il y ait des manifestations qui sont d'ailleurs prévues dans le cadre d'un droit constitutionnel; et donc la discussion que nous avons eu ne me donne pas lieu de craindre justement à une volonté de répression quelle qu'elle soit, mais plutôt d'une réponse dans la durée et sur les causses profondes de ce qui est advenu. J'ai enfin plutôt entendu un roi du Maroc préoccupé par le sort de cette région qui lui est chère et où il a pour habitude de passer du temps"

Voilà donc un gros mensonge proféré par Macron, une fake-news (ici la négation d'une répression pourtant massive et manifeste) et l'on attend que les pourfendeurs habituels des fausses nouvelles dénoncent aussi celle là!

L'émission de France inter de ce dimanche "Maroc, une répression en toute discrétion", un reportage de Vanessa Descouraux, mixage Rémi Quencez, réalisation Michelle Soulier assistée de Stéphane Cosme n'en est que plus courageuse qui brise l'omerta autour de ces événements, les médias internationaux étant par ailleurs empêchés par le régime d'enquêter sur place auprès des populations véritablement encerclées par des dizaines de milliers de forces répressives.

Une émission qui fait honneur à la véritable vocation d'une radio de service public comme on aimerait que ce soit le cas à longueur d'antenne!

 

 

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L'émission à écouter :

https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interception-28-janvier-2018

Le Rif, au nord du Maroc, connait depuis 16 mois, une période d’agitation et de manifestations. Un mouvement qui a commencé précisément le 28 octobre 2016, quand un jeune marchand de poisson a été broyé par une benne à ordure en tentant d’y récupérer sa marchandise que la police avait saisie.

Ce garçon, Mohcine Fikri, est alors devenu un symbole de la révolte de cette région dont les habitants se sentent rejetés, méprisés par Rabat, la capitale royale. 

Les manifestations se multiplient alors, concentrées dans la ville d’Al Hoceima. Les manifestants réclament des infrastructures, routes, écoles, hôpital. Ils créent le Hirak, terme qu’on peut traduire par « le mouvement », une organisation aux revendications essentiellement sociales, dans cette partie du pays dont les principaux revenus viennent de l’argent des très nombreux Marocains qui ont émigré, et de la culture du haschich. La drogue produite dans le Rif alimente une grande partie du marché européen.

Pour éteindre la fronde qui se poursuit  dans cette région déshéritée, le gouvernement marocain emploie la manière forte : plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées, et environ 400 attendent actuellement leur procès.

Une répression à bas bruit, dont on parle d’autant moins que les autorités marocaines ne facilitent pas vraiment le travail des journalistes étrangers, qui peuvent se voir arbitrairement interdire l’accès à Al Hoceima.

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