France inter dans la campagne contre les cheminots

Publié le par FSC

Ce matin, samedi 3 mars c'est à nouveau France Inter qui entonne le couplet des cheminots "privilégiés " et d'un statut en partie responsable de la dette de la SNCF.

En donnant sans aucune espèce de distance ou de réaction critique de la part de la journaliste animatrice, Patricia Martin, la parole à Marc Fressoz auteur en 2011 de “FGV, Faillite à grande vitesse”.

Une parole entièrement à charge contre les cheminots et le service public dont les failles provoquées par une politique déjà pilotée par la recherche de rentabilité sont utilisées pour casser définitivement le monopole public au profit d'un monopole privé!

A la question de la journaliste :

" Les avantages qui sont ceux des cheminots, qui sont à l'heure actuelle en activité, vous paraissent-ils incompatibles du point de vue économique avec le monde d'aujourd'hui, avec ce qui se passe dans les autres entreprises ?"

Réponse du sieur Fressoz :

" Et Oui, il y a une sorte de, un peu d'injustice sociale qui peut être ressentie par les autres catégories de la population, les gens qui travaillent dans les supermarchés, tant que les agriculteurs qui peuvent ne pas comprendre pourquoi certaines catégories partent plus tôt en retraite, autour de , entre 55 et 60 ans; ça peut être mal compris.

Ensuite il y a la question économique; on sait que la dette elle est en grande partie liée à la, au fait qu'on a demandé à la SNCF de financer les lignes à grande vitesse, ce qui servait à la nation, mais cette dette qui enfle est aussi lié à l'inflation ferroviaire; et l'inflation ferroviaire c'est le fait que les coûts sociaux de la SNCF augmentent plus vite que ceux d'une autre entreprise, notamment, à cause d'une particularité du statut cheminot, c'est-à-dire l'avancement automatique de carrière des agents"

En quelque sorte, en duo la reprise de l'argumentation macronienne ET contre les cheminots Et contre les agents du service public en général.

Dans la foulée Fressoz voit les choses de la manière suivante  :

Deux syndicats sont radicalement opposés à la contre-réforme (CGT et SUD Rail) tandis que les deux autres UNSA et CFDT sont réduits à un affichage car il y a des élections professionnelles en novembre prochain et que celui qui se déclarerait pour la réforme "est mort" !

Ils vont donc commencer par faire une grève unitaire le 22 mars et ensuite il y aura des négociations sur des points précis, en prenant en compte le fait que l'UNSA et la CFDT ont intégré le fait que la concurrence est inéluctable parce qu'elle est imposé par Bruxelles et que donc s'ils ne s'assoient pas à la table pour négocier ... ils seront perdants.

Donc à un moment ils vont négocier des contre-parties et la question est de savoir ce que la CGT et SUD vont faire ...

Voilà donc le scénario prévu par les maîtres d'oeuvre de la contre-réforme de la SNCF et leurs chiens de garde des médias.

Une conclusion : pour être victorieuse la bataille contre le démantèlement du service public de la SNCF doit s'opérer dans la plus grande clarté et la conscience de la stratégie du pouvoir.

Relayée par tout l'appareil médiatique.

L'unité syndicale qui s'est réalisé pour le 22 mars est fragile et l'expérience prouve qu'à maintes reprises comme pour les retraites la CFDT notamment a lâché le mouvement.

C'est d'abord la crainte d'être désavoué par la masse des cheminots en période pré-électorale qui explique le positionnement actuel de l'UNSA et de la CFDT et c'est donc en ayant en tête cette réalité que le combat pour le rassemblement des cheminots dans la lutte doit être mené de manière à contrer l'opération gouvernementale.

Comme à l'ordinaire, l'unité, sa solidité ne résulteront pas d'abord des accords de sommet mais de la lutte auprès des travailleurs, sur des bases revendicatives et des objectifs clairs.

En précisant notamment qu'il y a une incompatibilité fondamentale entre l'acceptation des directives de l'Union européenne d'ouverture à la concurrence et le maintien d'un véritable service public du transport ferroviaire!

Une donnée qui pour l'heure est totalement absente de l'expression syndicale!

Et que la casse du statut des cheminots, comme la fermeture des gares et celle des petites lignes résulteraient inéluctablement de l'acceptation de cette mise en concurrence!

 

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