RWANDA Guillaume ANCEL
L'ancien officier de l'armée veut briser le silence sur la réalité de l'opération Turquoise qui s'est déroulée durant l'été 1994.
Rwanda la fin du silence (édition Les Belles lettres), c'est le témoignage de Guillaume Ancel, ancien officier, détaché à l'époque à la Légion étrangère, et chargé de mener des opérations aériennes au Rwanda. Il veut mettre fin à l'omerta qui règne sur la version officielle française.
"Cela fait 24 ans que la France ose raconter que l'opération Turquoise était une opération humanitaire" fulmine-t-il. Notre mission première était de remettre en place le gouvernement génocidaire, à qui on a livré des armes."
Pour Guillaume Ancel, il s'agissait avant tout de stopper par tous les moyens les troupes du Front patriotique rwandais, alors menées par Paul Kagamé, l'actuel président du Rwanda. "Nous avons reçu l'ordre de déclencher des frappes aériennes. Nous sommes loin d'une opération humanitaire."
On est pas loin de la complicité de génocide.
L'ancien officier affirme que le génocide s'est organisé sous les yeux de l'armée française. "Il était difficile de pas l'occulter. On est pas loin de la complicité de génocide."
En 1998, une mission d'information parlementaire se met en place, mais on interdit à Guillaume Ancel d’être auditionné. "On est en plein dans la culture du silence, voir de l'amnésie. On essaye de ne pas de comprendre, et on s'autorise à répéter ce genre d'erreur." Il ajoute : "Les décideurs de l'époque ont pris des options dangereuses, et aujourd'hui refusent d'en parler. C'est indécent et inacceptable. Il faut que le débat ait lieu."
► Guillaume Ancel est l'invité de Benoît Collombat dans Secrets d'info.