Hôtels de prestige du Park Hyatt Vendôme à Paris : grève contre la sous-traitance
SOURCE : Paris Match
Les employés du Park Hyatt Vendôme à Paris ont entamé mardi leur troisième semaine de grève.

"On ne va pas se laisser faire". Devant le Park Hyatt Vendôme à Paris, les grévistes de ce palace, très majoritairement des femmes de chambre, équipiers et gouvernantes qui y travaillent en sous-traitance, tiennent bon depuis le 25 septembre. Prêts à rester "jusqu'à Noël" s'il le faut. "C'est chez moi, j'ai grandi ici, je vis ici", raconte Saandia, femme de chambre depuis l'ouverture de l'hôtel en 2002. Pour elle, être salariée de l'hôtel, ce serait "être tranquille", échapper aux changements de prestataire. Titulaire du marché depuis 2017, le groupe de propreté STN (4.700 salariés) est le quatrième.
Mardi, ils ont entamé leur troisième semaine de grève et toujours pas de solution en vue. "À aucun moment", la direction de l'hôtel ni le prestataire "ne sont venus débattre de nos revendications", la principale étant "l'internatiolisation" dans les effectifs de l'hôtel, explique Nora Khalil, déléguée du syndicat CGT Hôtels de prestige et économiques (CGT-HPE). Ce matin-là, ils sont plus d'une trentaine répartis devant trois entrées de l'établissement. Décoré aux couleurs de la CGT, l'accès principal, rue de la Paix, a été fermé. "Hyatt, non à la sous-traitance", proclame une banderole. Les clients entrent par une porte latérale, leurs valises roulant sur les lambeaux de journaux, œuvre des grévistes, qui recouvrent le trottoir. Accompagnés par un mugissement de sirène, le tam-tam de tambours improvisés ou le lancinant slogan "So So Solidarité". Un vacarme qui détonne dans la très chic avenue où s'alignent les devantures de joaillerie.
Le Park Hyatt Vendôme est le "seul palace" parisien dont le service hébergement (femmes et valets de chambre, équipiers, gouvernantes...) est sous-traité, rappelle la déléguée. Sur les quelque 300 personnes travaillant dans l'établissement, 77 sont salariées de STN. La sécurité, non concernée par le conflit, est aussi assurée par un prestataire. Selon Claudio Ceccherelli, directeur général du palace, sous-traiter l'entretien des chambres "fait partie du modèle économique des hôtels de la chaîne Hyatt". "Mensonges", répondent la CGT-Paris et la CGT-HPE, qui soulignent que, "sur les sept hôtels gérés par le groupe en France, quatre assurent" en interne le service d'hébergement.