Territoriaux de LONGWY : Naissance d'une section CGT pour se défendre et se faire respecter !

Publié le par FSC

SOURCE : Le Républicain Lorrain
 

Une note de service de trop !

 

Des employés de la Communauté d’agglomération de Longwy ont décidé de lancer une section CGT au sein de l’intercommunalité. Un choix dicté, selon eux, par « une note de service qui (les) infantilise ». Photo Samuel MOREAU

 

Une note de service émise début novembre et adressée à l’ensemble du personnel de l’Hôtel des institutions de coopération intercommunale (HICI) de la Communauté d’agglomération de Longwy (CAL) a poussé certains salariés à franchir le pas.
Le résultat des premières élections professionnelles de l’histoire de la collectivité, un mois plus tard, les a confirmés dans leur choix : « On a décidé de créer une section CGT dans l’intercommunalité. Il y a eu 65 % de participation sur les 70 agents au total, et on a obtenu 82 % des voix, même si on était le seul syndicat représenté. Il n’y a jamais vraiment eu de culture syndicale ici, et le bureau de vote était tenu par le directeur général des services.

Mettre un bulletin dans l’urne était donc un geste militant », expliquent Cassandre Louis, qui sera la représentante de la section, Jawad Majoubi, de la CGT territoriaux de la Ville de Longwy, et Olivier Mazet, CGT territoriaux de Mont-Saint-Martin.

De quoi donner un élan à ces dizaines d’employés ayant fait ce choix. Objectif : faire bouger les choses. « L’atmosphère au travail à la CAL est devenue franchement irrespirable. De nombreux collègues prennent des antidépresseurs pour venir. Des heures supplémentaires ne sont pas payées, et remises à zéro au bout de trois mois. On nous répond qu’on gère mal notre temps de travail. Sauf qu’on est passé de 13 à 21 communes, et que le boulot n’a cessé d’augmenter. Quand on a deux minutes de retard, on reçoit un mail ou une convocation. »


La note de service qui déclenche tout


Pour Cassandre Louis, Jawad Majoubi et Olivier Mazet, la note de service pointant du doigt les pauses cigarette ou les conversations « à caractère personnel » a été la « goutte d’eau. On nous infantilise. On nous menace de réduire de moitié la pause de 12h-14h. Or, tout ça est très subjectif. Il n’y a aucune preuve, aucun moyen de confirmer ces propos. Faudrait-il qu’on ferme toutes nos portes et qu’on arrête de se parler ? »

Les trois cégétistes appellent la direction et les élus de la communauté d’agglomération à « faire preuve d’humilité quand ils évoquent le dialogue social dans les autres collectivités. On attend maintenant qu’ils se mettent autour de la table avec nous pour qu’on discute. Il y a deux ans, on y était arrivé, sur un dossier pourtant difficile : la protection de la santé morale de certains agents, sujets à des burn out (épuisement professionnel, N.D.L.R.). »

Et « s’il n’y a pas de réaction de leur part, il y en aura de la nôtre. On a ainsi entendu Christian Ariès, le président de la CAL, dire qu’il n’y avait jamais eu de grève ici, son seul critère pour jauger la situation. On l’invite à se méfier. »

Christian Ariès : « Il y a un règlement intérieur »

La note de service émise par la direction de la Communauté d’agglomération de Longwy en direction de l’ensemble des employés a été diffusée sur les réseaux sociaux, et un peu partout dans l’agglomération de Longwy.
Selon Christian Ariès, le président de l’intercommunalité et signataire du document, cette note était logique. « Il y a un règlement intérieur, comme dans toute entreprise, qui précise les règles du jeu. Mon rôle est de les faire appliquer. Ensuite, chacun joue son rôle : les élus d’opposition en profitent, le syndicat aussi. Ce dernier donne son avis, c’est bien. Dans toute collectivité, il y a des débats, des discussions. C’est normal. Et puis la direction dirige et décide. Ce ne sera pas le syndicat qui le fera. C’est à moi d’arbitrer. Et effectivement, je n’ai pas encore eu de grève, alors que certains me font la leçon. »
Au sujet de « l’atmosphère de travail devenue irrespirable et les médicaments pris par beaucoup d’employés pour venir travailler », Christian Ariès répond : « Moi aussi j’en prends, pour la tension. Et ce n’est pas forcément lié au travail. »


Sébastien BONETTI

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