Que font la FSU et ses syndicats de la solidarité internationale ?
Le 11 janvier 2019 a eu lieu une grève massive des enseignants grecs, à l'appel de PAME et de la Fédération des enseignants affiliée à la Confédération des syndicats du secteur public. Il s'agissait de s'opposer au projet de loi en discussion au Parlement concernant le recrutement des enseignants, loi qui se traduirait par le licenciement de milliers d'enseignants non titulaires. C'est la poursuite de la politique du gouvernement SYRISA aux ordres de la "Troïka" (UE, BCE, FMI), destinée à restreindre les dépenses publiques.
Lors de la manifestation qui s'est déroulée à Athènes, lorsque le cortège est arrivé au niveau de la résidence du premier ministre Tsipras et a demandé d'être reçu, la police a lancé grenades lacrymogènes et autres produits chimiques. Parmi les blessés, on relève un membre de la direction de la fédération des enseignants et de PAME, un député du Parti Communiste de Grèce venu apporter le soutien de son groupe parlementaire et de son parti, et un élu étudiant membre du conseil d'administration de la faculté d'histoire. Le député communiste a eu le tympan déchiré.
La violence employée par la police a été à un tel point démesurée que le gouvernement a cru bon de se décharger de ses responsabilités en dénonçant le comportement de certains secteurs des forces de l'ordre et qu'une enquête a été ouverte !
C'est donc avec indignation que les syndicalistes enseignants que nous sommes, militants d'Unité et Action, constatent que ni la FSU ni ses syndicats n'ont cru bon de manifester le moindre geste de solidarité avec nos collègues grecs, ni n'ont protesté contre la répression policière.
Pourtant, la FSU et ses organisations n'avaient guère ménagé leur peine pour soutenir SYRISA et son gouvernement, alors même que dès le début, sa politique s'inscrivait dans la gestion capitaliste la plus orthodoxe : application des mémorandums de l'UE et du FMI, qui exprimaient aussi les intérêts de la bourgeoisie grecque, pour faire porter aux travailleurs le coût de la crise et pour achever de priver le peuple grec de toute souveraineté.
A la lecture de nos journaux syndicaux, force est de constater par ailleurs que la solidarité de la FSU s'exprime plus sur des questions de type sociétal faisant consensus jusqu'au Parti démocrate états-unien, que sur les luttes engagées par nos collègues et l'ensemble des travailleurs au-delà des frontières. Est-ce un élément du dossier concernant les adhésions réclamées à la CES et à la CSI ?
Pour notre part, nous adressons à nos confrères grecs l'expression de notre solidarité la plus fraternelle dans leur lutte contre la politique du gouvernement SYRISA, l'Union Européenne et le FMI.
Les militants FSU du FSC