NOTRE DAME : Le mécénat la folie des grandeurs ... et le grand détournement !

Publié le par FSC

L'émotion face au désastre est grande !
Nous la partageons !
Nous sommes aussi lucide quant à l'utilisation que le pouvoir en fait pour justifier la poursuite de sa politique et qui transparaît fortement dans le contenu de l'intervention de Macron hier au soir : tenter de rassembler autour des objectifs de ses contre-réformes présentées comme la continuité du génie bâtisseur de notre peuple.
Contre le mouvement social et les luttes des travailleurs désignées implicitement comme destructrices.
Il faut voir comment les commentateurs patentés lient au cours de leur lecture de l’événement l'incendie présent aux réactions populaires à la répression au cours de la révolution de 89 ou de la Commune de Paris!
 
Restons donc lucides et déterminés pour ne pas se laisser détourner des indispensables combats de l'heure et rendez-vous le 27 avril et le 1er mai prochains !
 

 

_______________________

 
SOURCE : le site de Danielle Bleitrach
 

 

Certains ont pu s’étonner que je m’insurge contre ce vers quoi on tentait de canaliser l’émotion générale en notant que jusqu’à présent les seuls sauveurs de Notre dame avaient été les bâtisseurs des cathédrale du Moyen âge et le service public des pompiers…

C’est que je voyais venir les loustics, non seulement ces ignares qui confondent le Moyen âge avec son interprétation par Viollet Leduc et la bourgeoisie triomphante et qui chargent des Stéphane Berne et des Laurent Deutsch de faire connaitre leur patrimoine aux Français pour leur inculquer une vision réactionnaire, mais notre président qui mélange les tares de la technocratie avec celles de la bourgeoisie provinciale le tout mis au service du grand capital.

Parce qu’entre nous des gens qui peuvent aligner comme ça 100 millions d’euros et deux autres renchérir 200 millions, c’est pas normal… Parce qu’imaginez qu’il leur en reste un paquet et ça c’est un pourboire…

– LVMH : 200 millions
– Pinault : 100 millions
– Bettencourt : 200 millions*

 

Et ce n’est pas fini, comme me disait une gourde bourgeoise de mes connaissances: « mais qui ferait la charité aux pauvres s’il n’y avait pas de riches! »

Mais écoutons plutôt la voix de ses maîtres… Notre président :

  • « Nous rebâtirons Notre-Dame parce que c’est ce que les Français attendent, parce que c’est ce que notre histoire mérite, parce que c’est notre destin profond […]. C’est notre histoire, notre littérature, notre imaginaire, le lieu où nous avons vécu tous nos grands moments […] Alors je vous le dis très solennellement ce soir : cette cathédrale nous la rebâtirons, tous ensemble et c’est sans doute une part du destin français et le projet que nous aurons pour les années à venir ».

 

Le 4 février 2017, le même Macron déclarait :

« il n’y a pas de culture française ». Lundi 15 avril au soir, le même sait ce que tous les Français pensent et éprouvent à propos de notre histoire, notre littérature, notre imaginaire. Mais avec Macron le lyrique a toujours un tintement de monnaie qui fait songer à la folie des grandeurs…

« Dès demain une souscription nationale sera lancée », précise Emmanuel Macron.

Sitôt dit sitôt fait quatre collectes de fonds sont déjà ouvertes en ligne (Notre-Dame de Paris Je t’aime sur le site Dartagnans ; Financement des réparations de Notre-Dame sur Leetchi ; Souscription nationale pour Notre-Dame de Paris sous le patronage de l’Observatoire du patrimoine religieux et en ligne sur le site Lepotcommun ; enfin, la French Heritage Society, une fondation basée à New York, a mis en ligne une page web dédiée).

Côté mécénat, Pinault via son fond Artemis annonce débloquer 100 M€. Du coup LVMH et Arnault doublent la mise et mettent 200 M€ au pot.

Rappel de la petite cuisine fiscale

Pour mémoire, ces dons sont déductibles des revenus à hauteur de 66% dans la limite de 20% du revenu imposable et à 75% pour les « riches » qui paient l’impôt sur la fortune immobilière (dans la limite de 50 000 €).

L’ex-ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon souhaite cependant classer Notre-Dame « trésor national », ce qui permettrait de passer les déductions à 90%.

Résumons : les contribuables à l’impôt sur le revenu auront le choix entre donner 100 à l’Etat ou 66 à Notre-Dame et 34 à l’Etat (ou 75 et 25 à l’Etat ou même 90 et 10 à l’Etat). Voilà l’avenir hurlent les mécènes, dans le fond pourquoi payerons-nous des impôts puisqu’il suffit que nous choisissions là où nous souhaitons investir: la culture bien sur, tenir les rênes de la recherche et de la formation et le bon peuple lui devrait se débrouiller avec une baisse drastique des budgets concernant les hôpitaux, l’aménagement des territoires, les services publics.

Les mécènes qui ne perdent pas le nord expliquent que voilà la solution recherchée par le président: moins d’impôts pour eux qui déjà en payent un minimum et leur quote-part à la dépense publique pourra relever de la totale liberté de choix.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article