Suresnes : le personnel des hôtels Campanile et Première classe en grève

Publié le par FSC

 

SOURCE : Le Parisien

Une vingtaine de salariés sont en grève depuis onze jours boulevard Henri-Sellier. Ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail depuis l’arrivée de la nouvelle direction en décembre.

Paradoxe des conflits sociaux : la colère se célèbre au rythme entraînant des tambours et des tubes du moment. Ce vendredi 30 mai, le onzième jour de grève d’une partie du personnel des hôtels Campanile et Première classe du pont de Suresnes a ainsi été marqué des airs de Magic System et Vegedream. Plongeurs, gouvernantes mais aussi femmes de chambres dansent boulevard Henri-Sellier, à l’entrée de leur lieu de travail, à quelques mètres de leur direction désabusée.


Pourtant, le mécontentement est bien là. «Je suis arrivé en 2001 dans ces hôtels, explique Mamadou, plus ancien salarié de ce site. C’est la pire situation que j’ai connue. Personne n’est à son poste et tout le monde effectue plusieurs boulots à la fois. Moi par exemple, je suis plongeur et on me demande de faire le linge pour remplacer une collègue. C’est trop fréquent », peste-il.


« J’ai 145 chambres à contrôler en tant que gouvernante et on me demande aussi de surveiller les machines à laver », se plaint pour sa part Stanislawa Koniarz, responsable syndicale CGT des deux hôtels. Selon les salariés en grève, leurs conditions de travail se sont nettement dégradées depuis l’arrivée de la nouvelle direction au mois de décembre dernier.

« Ici, on n’a pas le droit d’avoir la diarrhée »
En plus des sous-effectifs, plusieurs délégués syndicaux dénoncent un harcèlement moral de la part de la direction. «On nous a interdit d’aller aux toilettes des chambres dont on s’occupe, même lorsqu’elles sont vides... On doit désormais aller aux toilettes du personnel au niveau moins un. On doit aussi rendre des comptes à notre supérieur si on passe trop de temps aux toilettes », s’indigne Ali Djoumoi, délégué syndical CGT HPE (NDLR : hôtel prestige économique). «En fait ici, on n’a pas le droit d’avoir la diarrhée », lance Foued Slimani, délégué CGT HPE du comité d’établissement régional, venu apporter son soutien.

«C’est une question d’hygiène, rétorque le groupe Louvre Hotel, propriétaire des hôtels Campanile et Première Classe. Les toilettes des clients possèdent des savons à usage unique et non des bactéricides. Il est aussi question de l’image de marque de nos établissements ». Direction et salariés, dos à dos, se disent chacun ouvert au dialogue. Mais depuis onze jours, aucune des trois réunions n’a apporté de solutions. Parmi les 84 salariés que comporte le site, 30% sont en grève selon la CGT et 23% selon la direction.

En 2012, plusieurs salariés de ce même site, alors sous-traitants, s’étaient mis en grève avec succès pour demander leur titularisation au sein du groupe. Aujourd’hui ils espèrent aussi trouver une issue favorable à la grève. Quitte à un long bras de fer.

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