McDonald's MARSEILLE : faux témoignages pour se débarasser de la CGT !

Marseille : le nouveau franchisé McDonald's accusé
d'avoir commandé de faux témoignages
21/08/2019
Plusieurs employés de McDonald's accusent Mohamed Abassi d'avoir eu recours à de faux témoignages pour se débarrasser d'un employé syndicaliste CGT. Le site d'investigation local Marsactu révèle le contenu d'enregistrements audio compromettants pour le nouveau franchisé.
Selon les révélations du journal Marsactu, Mohamed Abassi, le nouveau franchisé de plusieurs McDonald's à Marseille depuis septembre 2018, aurait demandé à un employé de Plan-de-Campagne de fournir un faux témoignage à l'encontre d'un autre employé de La Blancarde moyennant 25 000 euros.
Le salarié de Plan-de-Campagne aurait d'abord accepté l'offre avant de se rétracter et d'envoyer le contenu des conversations avec son supérieur à Marsactu. "Dans ce témoignage, il me reprochait d'être violent et agressif. Il disait que je rabaissais les gens etc.", raconte dépité, Najib Sahraoui, employé de McDonald's depuis plus de 20 ans et visé par ces accusations.
L'employé de Plan-de-Campagne, qui a fournit ce témoignage, s'est finalement rétracté. Il a quitté l'entreprise en janvier. Il est alors délégué syndical UNSA et dans le cadre de sa rupture conventionnelle, il doit recevoir 85 000 euros. L'entreprise lui aurait versé les 60 000 euros dans un premier temps, mais aurait conditionné l'envoi des 25 000 euros restants à la rédaction d'un faux témoignage.
Pour Najib Sahraoui, délégué syndical CGT visé par ces accusations, il n'y a aucun doute : "C'est moi qui suis dans le viseur parce que mon employeur a intenté une demande de licenciement auprès de l'inspection du travail à mon encontre qui a été annulée en août. L'employé, lui, voulait juste récupérer ses 25 000 euros".
Najib Sahraoui a porté plainte pour subornation de témoin : "Je suis de plus en plus écœuré. McDonald's fait la sourde oreille alors qu'on a des preuves et des enregistrements audio. C'est du pénal."
Selon plusieurs syndicalistes Force Ouvrière et CGT des McDonald's marseillais, il existerait d'autres faux témoignages de ce type, moyennant de grosses sommes d'argent.
"On n'a rien contre McDonald's, mais on est contre ces franchisés véreux qui utilisent des moyens peu recommandables pour gérer leur société, avoir la tranquillité et la paix sociale. Ici, la paix sociale, soit on l'achète soit on se débarrasse des salariés, mais on n'arrive pas à s'asseoir autour d'une table pour parler et négocier comme dans toutes les entreprises", regrette Najib Sahraoui.
Sollicité par la rédaction de Maritima, la direction de McDonald's France a fait savoir qu'elle refusait de prendre la parole sur ce sujet.
De son côté, Mohamed Abassi, le franchisé, "réfute et condamne" ce qu'il appelle des "méthodes de désinformation". Selon le franchisé, "nul ne peut démontrer l'origine ou l'authenticité des enregistrements". "Je tirerai les conséquences judiciaires qui s'imposent", ajoute-t-il.