HISTOIRE : le retour de la pensée critique

Publié le par FSC

Nous vivons une époque marquée à la fois par des formes de négationnisme historique, de travestissements de l'histoire (exemple du vote du Parlement européen assimilant nazisme et communisme sous la bannière nébuleuse de l'antitotalitarisme).

Et par l'effacement de toute histoire et de tout conteste historique dans l'abord des questions, des conflits qui émergent dans l'actualité.

Glissement idéologique (la fin de l'histoire après l'effondrement de l'URSS) qui a vu se substituer de la référence à l'histoire comme élément important de la compréhension des faits, des évènements sociaux-politiques le recours à une conception environnementale basée sur l’immédiateté.

Voir à ce propos le texte consacré à Hong Kong par Alain BROSSAT

EXTRAIT de l'article :

"Il me semble que, pour dire les choses de façon un peu expéditive, à partir des années 1980-90 – chute du bloc soviétique, « restauration » reagano-thatchérienne – on assiste à un rapide affaiblissement de ce « règne de l’Histoire » que l’on pourrait aussi appeler « hégémonie de l’historicité, comme milieu de vie », alors même que s’intensifie de manière irrésistible notre relation à un autre milieu de vie – l’environnement. C’est sur ce point de passage que l’on voit croître et se multiplier les faux prophètes annonçant « la fin de l’Histoire » et, corrélativement, s’imposer de nouvelles sensibilités à la notion d’une possible « fin des temps humains », indissociable des outrages que nous faisons subir à notre environnement.

Plus notre relation au temps historique et à l’Histoire comme milieu tend à se refroidir et moins nous « investissons » sur le passé (où trouver ce qui nous inspire dans le présent) et sur l’avenir (où placer nos espérances pour le futur). Plus nous sommes placés sous le régime de l’environnement, plus nous vivons dans le présent des nuisances, des accidents, des risques, des conditions dégradées et des désastres annoncés."

https://histoireetsociete.wordpress.com/page/1/

C'est pourquoi les travaux de jeunes historiens sur une base critique en rupture aussi avec ce glissement dominant est une bonne nouvelle.

__________________

REPRIS du site d'Antoine MANESSIS : http://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2019/11/histoire-le-retour-de-la-pensee-critique.html

 

De jeunes historiens nous parlent de la genèse du communisme et de l'indépendantisme en Algérie et de la Guerre d'Espagne, des Brigades Internationales au Secours Populaire, dans deux documentaires réalisés par le Centre d'Histoire Sociale (CHS) à l'occasion de la parution du livre Empreintes rouges, ouvrage  sous-titré Nouvelles perspectives pour l'histoire du communisme français.

Il est d'abord très réjouissant de constater l’intérêt pour ces thématiques par une nouvelle génération d'historiens. De plus leur approche est stimulante en particulier parce qu'elle ne soumet pas la recherche historique à des impératifs militants. Parce qu'elle dépasse la vision figée qui faisait de la défense et illustration de "la ligne" la priorité.

 

Parce qu'elle saisit que le caractère scientifique et critique de l’histoire n'est pas en contradiction avec l'engagement militant. Au contraire de la démarche qui consistait à "sélectionner" les événements du passé afin de les inscrire dans les stratégies et tactiques fluctuantes par nature de l'organisation politique. Certes c'est dans le contexte de la lutte des classes que s'inscrit toute recherche mais cela ne dispense pas de dire la vérité "qui seule est révolutionnaire". Les faits, la réalité, les contradictions, ne nuisent pas au combat politique et idéologique. Au contraire.

Voilà pourquoi nous diffusons ces deux documentaires qui sont, à notre sens, rigoureux sur le fond, captivants sur la forme et fort encourageants.
 

Antoine Manessis

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article