TULLE : factrice sanctionnée pour délit de solidarité masquant la répression contre la résistance sociale

Publié le par FSC

 

 

 

Sanctionnée pour avoir été trop serviable ? Une factrice de Tulle (Corrèze) pourrait écoper d’une mise à pied d’un mois sans salaire pour avoir rendu service à une usagère, rapporte Le Parisien. 

Cette sanction est un avis émis mardi 12 novembre par la commission consultative paritaire, composée, précise La Poste, "de membres de la direction et de représentants du personnel". "A ce stade, la sanction n’est pas prononcée, la direction rendra sa décision dans les prochaines semaines", ajoute le groupe. L’histoire de Sylvie Auconie, factrice de 59 ans, a étonné et ému au point qu’une pétition a été lancée pour la soutenir, raconte Le Parisien. Tout commence lorsque la quinquagénaire, décide, lors d’une tournée à Favars (Corrèze), de rendre service à une usagère en signant un colis à sa place. Selon le quotidien francilien, la factrice a l’habitude d’agir ainsi en son absence mais, cette fois-ci, sa fille se plaint à la direction, qui déclenche une enquête.


Une pétition signée par près de 7 800 personnes


La Poste explique que Sylvie Auconie a dans un premier temps été mise à pied à titre conservatoire, le temps qu’une enquête soit menée et que la factrice, employée depuis 27 ans, a été entendue.

Interrogée par Le Parisien, la CGT FAPT affirme que la pratique de signer des colis est "répandue dans les campagnes" afin d’éviter aux personnes de se déplacer au bureau de poste. Mais, du côté de La Poste, on rappelle que "les postiers prêtent serment" et que signer des colis pourrait mettre en cause leur probité.


Sylvie Auconie a pu bénéficier d’un soutien important depuis la médiatisation de son histoire. Postée sur le site Change.org, la pétition a été signée par près de 7 800 personnes. 

Se présentant comme des "usagers, habitants de Tulle et des communes desservies par La Poste de Tulle", ceux qui ont lancé cette pétition expliquent que les agents de ce bureau de poste "se sont mis en grève pour maintenir des tournées qu’un plan de restructuration devait supprimer, mettant à mal un service public déjà bien affaibli". 

Ils évoquent un conflit "long et pénible pour celles et ceux qui l’ont vécu, qu’ils soient factrices, facteurs ou usagers". Selon eux, Sylvie Auconie, "certainement parce qu’elle a participé à ce conflit, subit des pressions de toutes sortes de la part de sa direction jusqu’à cette mise à pied, alors même que sa carrière jusque-là a été exemplaire".

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