Le nouveau monsieur retraite : les critères de pénibilité ne seront pas rétablis, les salariés peuvent « se reconvertir »

Publié le par FSC

Refus clair et net de Laurent Pietraszewski de revenir sur la suppression des 4 critères de pénibilité en 2017.

Idem sur l'âge pivot de 64 ans alors même que le programme présidentiel dont ils se réclament pour justifier leur contre-réforme se prononçait carrément contre.

 

Ils ne veulent rien lâcher autrement que sous la contrainte de la grève et du mouvement populaire en développement.

Et une fois de plus pour satisfaire et la droite la plus réactionnaire et le MEDEF ils n'hésitent pas à traiter Laurent BERGER et la CFDT comme un paillasson sur lequel on s'essuie les pieds.

Preuve que la calendrier de "concertation" prévu à partir du 7 janvier n'est qu'un enfumage destiner à jouer la montre contre la grève et à tenter de passer en force en divisant quitte à acheter çà et là les ralliements :

 

Exemplaire est donc la résistance qui s'exprime y compris en cette période de vacances avec le refus de la trêve et la volonté d'étendre la grève comme l'atteste ce qui se passe du côté des raffineries pour exiger le RETRAIT de la contre-réforme!

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REPRIS d'un article du site CGT Unilever Le Meux, SOURCE Révolution permanente

Ce mardi 24 décembre sur BFM, le nouveau secrétaire d'État en charge des retraites a annoncé la ligne : il n'y aura pas de rétablissement des critères de pénibilité. Selon lui, les salariés devraient plutôt envisager des reconversions.


« FAIRE AUTRE CHOSE »

Ce mardi 24 décembre sur BFM TV, le nouveau secrétaire d’État en charge des retraites, Laurent Pietraszewski, a annoncé la ligne des concertations à venir sur la réforme des retraites. Notamment sur un point qui tient à cœur à la CFDT, et à partir duquel la centrale dite « réformiste » serait prête à accompagner la réforme du gouvernement : le rétablissement de la prise en compte de quatre critères de pénibilité (manutention manuelle de charges lourdes ; exposition aux agents chimiques ; postures pénibles ; vibrations mécaniques). Ces critères, supprimés en 2017, pouvaient permettre des départs anticipés à la retraite.


Laurent Pietraszewski justifie cette fermeture au rétablissement de la prise en compte de ces critères avec le prétexte qu’ils étaient « pas ou peu évalués dans la vie des entreprises ». Il ajoute que les salariés exposés à la pénibilité... n’auraient qu’à se reconvertir, plutôt que d’espérer partir plus tôt à la retraite !

« Moi je préfère qu’on regarde comment aider une personne à faire autre chose plutôt que de la laisser dans un métier pénible » a-t-il tenté d’argumenter, avec visiblement peu de prise avec le monde du travail réel. On notera l’indécence de proposer aux travailleurs ayant eu des métiers pénibles, arrivés à 55 ou 60 ans, plutôt que de partir à la retraite, de « simplement » se reconvertir dans un autre métier – surtout au vu des forts taux de chômage et de la difficulté de retrouver un emploi après 50 ans. Ce qui implique aussi de repartir à zéro et de tirer un trait sur ses avancées de carrière et l’ancienneté, alors que la retraite ne sera plus calculée sur les meilleures années de salaire mais sur l’ensemble de la carrière.

Il conviendrait de préciser que les critères de pénibilité, s’ils n’étaient « pas ou peu évalués dans la vie des entreprises », c’est avant tout car ils étaient confrontés à l’hostilité du patronat. En juin 2016, Pierre Gattaz, président du Medef, avait même été jusqu’à refuser d’appliquer cette mesure, pourtant inscrite dans la loi, prétextant une soi-disant trop grande complexité. Et ça, Laurent Pietraszewski, ancien responsable ressources humaines chez Auchan, le sait mieux que quiconque.

Laurent Pietraszewski prétend vouloir prendre en compte la pénibilité d’une manière différente – sans préciser comment. Au vu de son discours et de sa carrière (rappelons qu’il avait envoyé une salariée en garde-à-vue pour une erreur de 80 centimes et un pain au chocolat offert), qu’il nous permette d’en douter.

Une expression de plus de l’impossibilité pour le gouvernement de lâcher des miettes même aux plus arrangeants comme Laurent Berger qui ne demande que ça. Macron doit tenir sa droite et donner des gages suffisants au patronat. La seule manière de faire reculer le gouvernement, ce n’est pas d’aller aux « concertations », c’est par la grève et en exigeant le retrait total de la réforme, sans négociations !

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