Laurent BRUN CGT cheminots : SANS le 49-3 le groupe LREM aurait explosé

Publié le par FSC

Interview de Laurent BRUN en visite au HAVRE

SOURCE : Paris NORMANDIE

 

Quel sens donnez-vous à cette journée passée aux côtés des cheminots syndiqués CGT du Havre ?

Laurent Brun 

« On est au cœur d’un conflit social, donc cela me permet de rencontrer mes camarades et m’assurer que l’on est bien raccord entre la fédération et les syndicats. Dans différentes régions, on fait face à des enjeux particuliers avec l’arrivée de nouveaux matériels [l’Omneo sur la ligne Paris-Le Havre, NDLR] et les discussions en cours sur les potentiels appels à concurrence. Accessoirement, on est en période d’élections municipales. Ce qui me permet de venir rappeler tout le mal que je pense de la politique d’Édouard Philippe. »

 

L’ouverture à la concurrence ne concerne pourtant pas la région du Havre ?


Laurent Brun

« Pour l’instant, non. Les problématiques de qualité et de services sont fortement liées à l’infrastructure. Elle est ici très dégradée. Avec l’arrivée du nouveau matériel, une partie va probablement se résoudre. Ici, il y a plutôt des problématiques d’organisation de la SNCF, d’investissements attendus de l’État sur l’infrastructure.

« L’axe de bataille du fret »

Enfin, la Normandie est l’une des régions où l’un des axes de bataille de la fédération demeure le fret. Ici, on a tout pour le développer. Mais comme partout ailleurs, on n’y arrive pourtant pas. Soit c’est de la fatalité soit c’est un manque de cohérence politique en faveur du report modal. Le port du Havre est un point massifié. Les zones destinataires, que ce soit les grandes zones logistiques de la région parisienne ou le Marché d’intérêt national, sont tout autant massifiées. Les relier semble d’une extrême simplicité. Et pourtant, cela ne se fait pas, car on est dans les règles de marché. 

Le gouvernement a voulu organiser le marché ferroviaire comme le marché routier. Sauf que pour mettre en place une liaison routière, l’investissement est largement inférieur à celui qu’il faudrait pour créer la même via le fer. Aligner des millions dans le cadre d’une incertitude de marché, personne ne le fait. On se concentre donc sur une bataille entre les entreprises ferroviaires sur les marchés de niche et on ne développe plus rien. Sur la question, je suis venu récupérer ce sur quoi les camarades ont travaillé aux côtés de ceux des ports et docks concernant des propositions concrètes de relance d’activité [un livre blanc corédigé en 2016 par les syndicats des travailleurs portuaires (CGT) du Havre et de Rouen et la CGT des cheminots du Havre et de Normandie, NDLR]. »

« On entre dans un 3e temps »

Comment arriver à trouver les mots pour parler, encore, de retrait pur et simple de la réforme des retraites ?


Laurent Brun

« Ne serait-ce qu’en rappelant le contexte du recours au 49.3. Il a lieu dans une situation particulière. Ce n’est pas un coup de force, mais de faiblesse. Au fil des jours, les députés LREM sont devenus hystériques. Le 49.3 tombe peut-être en pleine crise de coronavirus, mais plus encore avant la discussion sur la question des niveaux de pension. Quand on voit à quel point ces mêmes députés ont été très bousculés sur les débats de fond, s’ils avaient dû affronter le débat sur les pensions, le groupe LREM aurait explosé. Le Premier ministre sort son 49.3 pour protéger sa majorité. Tout cela nous encourage à penser que si les salariés se mobilisent massivement, on peut encore le faire reculer. »

 

Mais comment ?


Laurent Brun

« Il y a d’abord des journées d’actions. Celle du 31 mars doit en être une très grosse. On se donne le temps de la préparation comme on s’était donné du temps avant celle du 5 décembre. Il y aura probablement d’autres rendez-vous. À certains moments, ce sont les syndicats qui jouent le jeu, à d’autres, ce sont les partis politiques. L’opposition de gauche a joué son rôle à l’Assemblée. Le 49.3 met fin à la phase démocratique ainsi qu’à tous les discours du gouvernement annonçant que l’on pourrait améliorer le texte après amendements. On ne peut plus faire pression sur les députés qui sont censés nous représenter. On entre donc dans un troisième temps. Il ne pourra pas être identique au premier, celui des nombreux jours de grève. La question d’un référendum se pose désormais d’autant plus fortement. La fédération des cheminots y appelle [ce n’est pas le cas de la confédération CGT, NDLR]. Il y aura, aussi, une nécessité d’agir sur l’économie par des formes que l’on déterminera. Les cheminots ont la motivation, l’inventivité, la structure et l’organisation. »

Christophe Frebou
Journaliste, agence locale du Havre

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R
La confederation renonce au referendum et renonce egalement a une grande manifestation nationale a PARIS comme cela avait ete le cas contre les lois JUPPE et avait participe a faire reculer le pouvoir et d ici les manifs du 31 mars , on fait quoi a MONTREUIL ?
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R
J ai beaucoup de mal a croire a l implosion du groupe LRM si il n y avait pas eu le 49.3 , un ou deux deputes ont ete un peu perturbes mais les autres en bons petits soldats ont repousse tous les amendements progressistes et ont approuve le 49.3 car comme l a dit l un des leurs : nous sommes la republique ...vous n etes rien
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