Le FRONT POPULAIRE 7 juin 1936, 7 juin 2020

Publié le par FSC

 

SOURCE : Michel Etievent

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LE 7 JUIN 1936 SOUS LE FRONT POPULAIRE, DANS LE SILLAGE D'UN IMMENSE MOUVEMENT DE GREVE LE PEUPLE FRANCAIS IMPOSE LES PLUS GRANDS CONQUIS SOCIAUX DU SIECLE.. LES METALLOS SONT A L'INITIATIVE

L'été 1936 est lumineux. Dès la victoire du Front populaire, un vaste mouvement de grèves avec occupations d’usines traverse la France. Le but est autant d’aider le gouvernement de gauche face au patronat que de le pousser à entreprendre les profondes réformes réclamées depuis longtemps par la classe ouvrière.
Tout commence à l’usine Bréguet-Le Havre, le 9 mai, à l’initiative des métallos. Sous les avions du chantier on occupe les établis. Ambroise Croizat , secrétaire de la fédé CGTU des métaux est présent sur place. Il encourage le mouvement qui s’étend à à l’ensemble de la métallurgie : dès le 14 mai les ouvriers de Block à Courbevoie, de Lavalette à Saint Ouen, d’Hochkiss à Levallois prennent en main leurs usines. Les 33 000 travailleurs de Renault à Billancourt les rejoignent le 28 mai. Le mouvement s’étend, pour paralyser, fin mai, la France entière. « C’est une bourrasque qui souffle entre les tours » écrit joliment Louis Aragon. Partout, on prend possession des ateliers. On y entretient l’outil, on y découvre les loisirs et la culture. Début juin 1936, le ministère du Travail recense douze mille grèves dont dix mille avec occupations d’usines, plus de trois millions de grévistes. Sous la pression populaire et la dynamique sociale enclenchée, le patronat paniqué, se résout à la négociation. Le 7 juin s’ouvrent les discussions qui aboutiront à ce que l’on appellera, plus tard, les “Accords Matignon”. Ils donneront à la classe ouvrière les plus grands conquis du siècle : congés payés, quarante heures, conventions collectives, libre exercice du droit syndical…


Dans les entreprises, les salaires augmentent de 15 à 40%, doublent parfois. « Face aux patrons, raconte Benoit Frachon, nous étions les accusateurs qui parlions au nom de millions de prolétaires. Devant les Maîtres silencieux et affolés par la mobilisation de la rue, nous sortions les fiches de paie des jeunes ouvriers du textile. Pas plus de 80 cts de l’heure. Même pas le prix du pain ! Nos maîtres baissaient la tête : « Nous ne savions pas, osaient-ils nous dire ! » Une énorme flambée syndicale accompagne le mouvement. Le 25 novembre 1936, à la tribune du Congrès d’unité de la Fédération des métaux, Croizat dresse un premier bilan : “En mars dernier, nous étions 40 000, en juin 100 000, aujourd’hui 700 000, répartis dans 725 syndicats. A Lyon, de 1000 adhérents en trois syndicats lors de l’unité, le syndicat unifié enregistre aujourd’hui 25 000 cartes. Marseille passe de 600 à 15 000 adhérents, Bordeaux de 300 à 10 000, dans le Haut Rhin, 97% des ouvriers se sont syndiqués… Partout, les métallos ont été à la pointe du mouvement. La France vit de belles heures. Jamais de son Histoire, le mouvement ouvrier n’aura connu de telles conquêtes. En un mois a été réalisé ce que trente législatures n’étaient jamais parvenues à accomplir.

 

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