Qui veut tuer les mutuelles ?

Publié le par FSC

L'Union européenne a mené les gouvernements français successifs à considérer les mutuelles comme des assurances parmi d’autres dans le champ ordinaire de la concurrence.

Si les mutuelles se sont remarquablement développées jusqu’à la fin du siècle, grâce à la foi militante de leurs membres, grâce aussi à l’existence de la Sécurité sociale dont elles ont accompagné la création et l’action et grâce également aux soutiens politiques, réglementaires et financiers des pouvoirs publics, la mise en œuvre par l’État français de l’injonction de la Commission européenne visant à mettre fin aux aides et avantages dispensées aux mutuelles, s’est révélée très négative pour les mutuelles en général et plus encore pour les mutuelles de complémentaire.

Dans l'ouvrage que vous trouverez en PJ, les auteurs livrent une réflexion sur l’identité des mutuelles en France, sur la mission sociale et de santé publique qu’elles exercent sans but lucratif et sur la dimension citoyenne de leur action de fraternité. Ils invitent à rétablir la vérité selon laquelle au-dessus du « marché », il y a la personne humaine et selon laquelle au-dessus de la « concurrence », il y’a la solidarité. « Une solidarité que chaque pays de l’Union européenne a le droit et le devoir d’exercer selon son génie propre ».

Véritable plaidoyer pour la mutualité, les auteurs soulignent la possibilité et la nécessité pour les mutuelles  « de faire de nouveau reconnaître leur identité et la légitimité du traitement spécifique qu’elles méritent » et les encouragent à intervenir davantage sur le terrain politique car « les mutuelles se défendent assez peu sur le plan politique, tant devant le gouvernement que devant l’Union européenne ».

Leur message est fort : « le combat pour les mutuelles françaises est un combat pour les valeurs sociales, culturelles, morales et politiques de la République », considérant que « l’avenir des mutuelles en France est un grand enjeu de société », la société française perdrait beaucoup si les mutuelles de santé et prévoyance continuaient d'être mises en difficulté par les autorités européennes et nationales, donnant indistinctement et sans mesure la priorité à la concurrence.

Bonne réception.

Amitiés.

Augustin VINALS

Membre de la Section N°8 des Mutuelles de France Unie Loire / Haute Loire

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D
Il est écrit à propose des mutuelles "grâce aussi à l’existence de la Sécurité sociale dont elles ont accompagné la création et l’action".<br /> Ce n'est pas tout à fait exact, les mutuelles ont été plus que frileuses lors de la création de la sécurité sociale. Voir par exemple ce lien : https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-2008-4-page-39.htm#re6no6<br /> où on peut lire entre-autres : "La mutualité française, consultée à toutes les étapes de l’élaboration, marque une désapprobation officielle, lors de sa première assemblée générale de l’après-guerre, le 5 mai 1945. Elle rejette un projet qui tend à exclure le « concours des institutions privées à la prévoyance sociale ». Une majorité de délégués, alors convaincue que l’épargne obligatoire ne peut être qu’antinomique de l’épargne volontaire, estime que la Sécurité sociale ne doit concerner que les plus démunis". Et encore "La généralisation de la protection obligatoire à toute la population porte atteinte à « l’esprit d’initiative privée » et risque « d’altérer les solides qualités d’épargne du peuple français », estime la résolution votée par l’assemblée générale. Pour ces raisons, la Sécurité sociale « ne saurait assujettir obligatoirement que ceux qu’on a appelés les « économiquement faibles ». L’opinion du mouvement mutualiste sur la nouvelle donne sociale trouve là, à l’automne 1945, son expression la plus négative. Le retour à une position plus rationnelle semble d’autant plus différé que les protagonistes étatiques et syndicaux de la mutualité sont encore loin de déployer les efforts nécessaires pour favoriser le compromis".
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R
Si on veut aller vers le 100% sécurité sociale il faut intégrer les mutuelles et les caisses de retraite complémentaires dans le régime général et creer le systeme unique et universel que voulait construire le CNR
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D
Tout à fait d'accord, mais les mutuelles vont s'y opposer farouchement voulant garder leurs bas de laine qui malgré les attaques menées par l'UE ne sont pas vides.