Cinq licenciements chez Kerpont industrie à Rédéné
La propagande gouvernementale et médiatique affirment que les mesures de chômage partiel étaient destinées à conserver les savoir faire dans les entreprises y compris après le confinement.
Sur le terrain la réalité est tout autre et les plans de licenciements avoués ou masqués,, les licenciements d'opportunité se multiplient parallèlement aux cadeaux au patronat, aux exonérations de cotisations et d'impôts, les travailleurs étant de fait appelés à payer la crise.
Pas d'autre voie que la lutte et la résistance !
_______________________
L’entreprise de décolletage Kerpont industrie, installée à Rédéné, va supprimer cinq emplois, sur un effectif total de 29, à la fin du mois. Selon la CGT, la crise ne justifie pas une décision aussi rapide.
L’annonce est tombée le 2 juillet. Elle a été officialisée le 8 juillet lors d’un comité social et économique (CSE). La direction de Kerpont industrie a confirmé le licenciement de cinq des 29 salariés dès la fin du mois. « Quatre opérateurs-régleurs et un magasinier sont concernés », détaille David Le Gadic, délégué syndical CGT et élu au CSE.
« Depuis l’ambiance est pesante dans l’entreprise. Il y a un mélange de colère, d’incompréhension mais aussi de peur », témoigne le délégué syndical, qui s’étonne de cette décision soudaine. « Le chiffre d’affaires a chuté en avril mais, depuis la fin du confinement, il y a une légère reprise. On pensait que le chômage partiel, toujours en application à raison d’une journée par semaine, suffirait à passer le cap », confie-t-il. Mais l’entreprise de mécanique de précision travaille pour des secteurs très impactés par la crise sanitaire : l’aéronautique (34 % de la production), l’industrie du poids lourd (35 %), l’automobile (12 %) et le nautisme (8 %). « Avec les cinq suppressions de postes, on va revenir au niveau de l’effectif de 2019… un an avant la crise sanitaire », souligne le représentant du personnel.
« Des licenciements d’opportunité »
Implantée dans la zone industrielle de Kerpont, à Caudan (dans l’agglomération de Lorient) depuis sa création en 1975, Kerpont industrie a déménagé, en août 2019, dans la zone d’activités de Kerfleury, à Rédéné, dans des bâtiments neufs et plus grands, avec l’ambition de développer son activité. L’union locale de la CGT et la fédération de la métallurgie, qui soutiennent les salariés, dénoncent « des licenciements d’opportunité ». Elles rappellent que tous les dispositifs mis en œuvre pour sauvegarder les emplois n’ont pas été utilisés. « Notamment l’aide accordée aux entreprises à la formation des personnels.
Le patron de l’entreprise retrouvera-t-il des compétences après la crise ? », interroge la CGT, qui déplore, par ailleurs, que la direction de l’établissement fragilise les élus du personnel. « Deux des cinq salariés licenciés sont des élus CGT au CSE ». L’union locale a décidé d’alerter le députe de la circonscription sur la situation.
« Nous l’invitons à soutenir les salariés quoi qu’il en coûte, comme l’a dit le Président de la République ! » Les entretiens individuels préalables aux licenciements sont prévus la semaine prochaine. « Nous n’en resterons pas là ! Il y aura des actions », prévient la CGT. Sollicitée par la rédaction du Télégramme, la direction de l’entreprise n’a pas souhaité donner suite.