LIBAN : Solidarité, soutien et vigilance quant aux entreprises impérialistes et macroniennes !

Le point de vue de notre camarade Jean-Pierre PAGE ancien dirigeant du secteur international de la CGT :

Chers camarades, 

J'ai eu plusieurs contacts téléphoniques avec nos camarades à Beyrouth. La situation sur place est terrible,, La ville est en partie détruite. Compte-tenu de l'ampleur des dégâts
il est difficile d'estimer le nombre de victimes , plusieurs centaines, sans doute plus encore et déjà plus de 5000 blessés. Il faut comprendre que le port qui est 
totalement détruit était le poumon économique du Liban. Ce pays est approvisionné pour presque tout par les importations. Une bonne partie des infrastructuresde Beyrouth sont dorénavant inutilisables. Toute une partie de la ville est sous le contrôle de l'armée.

La visite de Macron doit être clarifiée. Si, il y a eu historiquement et culturellement une présence française au Liban depuis l'époque du "Mandat" (celui-ci a duré de 1920 à 1944)faisant suite à la première guerre mondiale et l'occupation Ottomane, la France a maintenu au pays du Cèdre des intérêts, entre autre bancaires.

Il y a bien sur les victimes françaises que Macron va saluer, mais il y a aussi une visite qui n'est pas indifférentes à la grave crise économique, sociale et politique Libanaise
et aux différents enjeux dans une région en prise avec les guerres depuis plus d'un demi siècle et ou plus récemment  une bonne partie des objectifs de l'impérialisme ont 
été mis en échec.

Bien sûr, il faut témoigner la solidarité de la France et aider à reconstruire le Port, les infrastructures.  Mais aujourd'hui Macron, l'UE, le FMI et la Banque Mondiale pensent que ces événements tragiques sont propice et opportun pour mettre la pression sur le gouvernement Libanais. "On peut vous aider, mais pas à n'importe quelles conditions!". Autrement dit, 
il faut que le Liban se soumette. 

Dans l'esprit de Macron et des gouvernements occidentaux:

1- Cela suppose au plan politique, de mettre  un terme définitif à toute alliance avec le Hezbollah, et des pays proches comme l'Irak, la Syrie et l'Iran, ce qui serait totalement contribuer à désarmer le Liban, face entre autre à Israël et au terrorisme djihadiste soutenu en sous mains par les USA et poursuivre ainsi la déstabilisation de la Syrie et ramener dans le giron de l'OTAN la Turquie qui joue sur tous les tableaux.

2- Pour Macron, au plan économique, cela veut dire privatiser tout ce qui peut l'être et qui demeurait jusqu'à aujourd'hui public: le Port, l'aéroport,les télécommunications, l'électricité, les transports, le système de santé....

C'est avec cet objectif qu'il vient au Liban. Il faut donc le faire comprendre et d'ailleurs rappeler que très récemment Le Drian avait constaté un désaccord avec les autorités libanaises sur ces deux sujets et avait amené la France a bloquer en conséquences toute aide et coopération française.

Il va donc falloir pour le peuple libanais livrer une grande bataille pour la reconstruction mais aussi pour préserver sa souveraineté, son indépendance et ses alliances, sortir
de la crise politique, économique, sociale, sanitaire, démocratique et institutionnelle. C'est le cas depuis des mois et l'on assiste à un mouvement de masse sans précédent!

Dans cette lutte qui va donc se poursuivre le Liban peut aussi s'appuyer sur la nouvelle donne qui s'ouvre au Proche Orient marquée entre autre par l'important accord économique, politique et militaire entre l'Iran, 
la Chine, la Russie. Cette triple alliance en forme d'axe de la paix et de la résistance peut contribuer à tenir à distances les folles et criminelles ambitions d'Israël  et leur soutien par les Etats-Unis.

Déjà avant la tragédie, la Chine de son côté, avait proposé un important programme de développement et de modernisation du Liban, avec la mise sur pieds à dimension régionale de projets d'infrastructures portuaires, ferroviaires, routes et autoroutes, électricité, communications,etc...

Cela pourrait se faire en les articulant dans une démarche de coordination avec l'Iran, l'Irak et la Syrie à travers par exemple à travers l'axe routier reliant l'Iran au Liban et bien sûr avec les "nouvelles routes de la soie". Cela pourrait se concrétiser sans privatisations, et avec des remboursements 20 ans après la réalisation et la mise en place de ces programmes

Au delà de la catastrophe on voit l'importance de la partie d'échecs qui se joue actuellement au Liban et dans la région ainsi que ses enjeux!

Concernant les courriers de solidarité de la FNIC-CGT, les premières réactions montrent que cette démarche rapide est très appréciée par nos amis Libanais.

Les organisations concernés vont examiner les propositions faites et voir comment la solidarité peut se concrétiser. Je pense pour ma part qu'il est très important de faire connaître et d'encourager dans la CGT la même démarche et les initiatives de la FNIC-CGT. C'est important, d'autant que le communiqué du département international  de la CGT prend prétexte de cette catastrophe pour  se livrer de nouveau à des jugements politiques scandaleux et des a priori inacceptables sur la Syrie, l'Iran, le Hezbollah. Faut-il rappeler que le Hezbollah, force politique, parlementaire et sociale la plus importante  au Liban s'est opposé avec  succès à l'intervention militaire d'Israël au Liban en 2000 et 2006.

Ces défaites cuisantes pour Tel Aviv ont montré qu'on était capable de résister aux prétentions impérialistes dans la région  et contribuer aux convergences avec  nos frères Palestiniens.

Faut-il rappeler enfin que la CGT entretenait jusqu'à la fin des années 90 des relations avec tout le mouvement syndical Libanais sans exceptions, y compris la branche syndicale du Hezbollah,  ce qui avait et pour la première fois donné lieu à la visite du secrétaire général de la CGT à Beyrouth en 1996. Elle y a depuis renoncé, faisant le choix de relations étroites avec la  Histadrut israelienne, affiliée à la CSI, cette confédération syndicale particulièrement  corrompue très impliquée dans "les affaires" et qui soutient la politique génocidaire de Netanyahue.

La CGT coopère par ailleurs avec  la fraction du mouvement syndical palestinien qui collabore avec la Histadrut et qui est  proche de Mahmoud Abbas le président de l'Autorité Palestinienne tout en pratiquant une forme d'exorcisme vis-à-vis de la confédération
 palestienienne affiliée à la FSM.

Je vous tiendrai informé de mes prochains contacts.

Bien fraternellement, JPPage
 

LA solidarité de la CGT de la CHIMIE :