Gouverner le pays ... et les entreprises par la peur : voilà le crédo des classes dirigeantes !
Surtout lorsqu'en période de crise elles sont confrontées à la possibilité d'une résistance et d'une révolte de ceux qu'elles exploitent et spolient.
C'est ce qui apparaît au corps défendant d'une émission consacrée à Carlos GHOSN et plutôt complaisante à son égard.
Recruté chez Michelin, en 1985 il est envoyé au Brésil afin de " redresser " la situation de deux sites (pneus et acier).
Comme dans toute sa carrière et particulièrement chez Renault sa préoccupation essentielle c'est de réduire les " coûts", c'est-à-dire de diminuer les salaires et de licencier massivement, de fermer les entreprises comme dans le cas de Vilvorde!
Ce qui lui vaut bien sûr la reconnaissance des actionnaires!
Mais ce qu'il dit au cours du documentaire de la 5 dépasse le seul cadre de son comportement.
Autour de la 35 ème minute intervenant sur la situation qu'il a rencontré au Brésil il lâche :
" ça c'est toujours bien quand les gens ont peur, car quand les gens ont peur ça c'est le début de la sagesse ... quand les gens ont peur c'est fini, il n'y a plus de fantaisie, ils respectent la compétence, ils font attention, ils ne vous mettent pas des bâtons dans les roues "
Mais n'est-ce pas là la stratégie courante des classes dominantes, misant sur la peur pour faire admettre leurs contre-réformes, les reculs sociaux, les logiques que l'on retrouve actuellement dans les campagnes médiatiques s'appuyant sur la crise sanitaire, le chantage permanent qui s'exerce sur les salariés particulièrement au niveau des entreprises à coups d'accords de performance?
Alors que l'expérience montre qu'à la longue céder à la peur et au chantage ne garantit rien pour les travailleurs et que les promesses de garantie de l'emploi contre acceptation des reculs sociaux sont toujours perdantes pour le monde du travail!