10% de hausse de salaire pour la fonction publique
C'est le Figaro qui le dit ...
Augmentation des effectifs, des salaires, des formations et baisse du temps de travail. Jusqu'ici rien n'est très nouveau dans les revendications de la CGT, premier syndicat dans la fonction publique, en faveur des agents. Ce qui l'est en revanche, c'est que pour la première fois, la centrale a décidé de chiffrer l'ampleur des variations exigées. Elle en a même fait le slogan de sa nouvelle campagne lancée ce jeudi : «10% pour la fonction publique». Toute référence à la série TV 10%, qui a généré pendant 4 saisons de très belles audiences le mercredi soir sur France 2, n'est sans doute pas étrangère au choix du chiffre retenu de 10%...
Pour les trois fédérations CGT à l'origine de l'opération (Santé, Action Sociale et Services publics), le chiffre n'a pas été choisi au hasard. 10% de hausse des salaires, c'est globalement la réévaluation nécessaire pour effacer les effets de plusieurs années de gel du point d'indice sur le traitement des fonctionnaires. C'est aussi la différence persistante entre les salaires des agents hommes et femmes. C'est encore la carence d'effectifs qu'il faudrait combler dans la fonction publique hospitalière.
Mais pour le syndicat, qui estime qu'en réalité l'effort devrait être bien supérieur, ces 10% sont surtout symboliques. «Si l'État acceptait cette variation de 10%, cela montrerait une rupture dans sa politique d'austérité», a expliqué Baptiste Talbot, coordinateur de la CGT Fonction Publique à l'occasion du lancement de la campagne.
Intérêts convergents
«On demande sans cesse aux agents de faire plus et mieux, mais sans moyen», a résumé Jean-Marc Canon, Secrétaire général de l'Union Fédérale des Syndicats de l'État. Et si le syndicat admet qu'exiger 10% de hausse des salaires va forcément faire grincer des dents, il se défend de vouloir «préserver un pré-carré» et des intérêts catégoriels. Pour la CGT, ses revendications sont d'autant plus légitimes que la crise a montré la mobilisation des agents «malgré la politique hostile du gouvernement» et l'exigence d'avoir des services publics performants. «Nos intérêts convergent avec ceux des usagers. Pour avoir des services publics efficaces, il faut des agents bien payés, bien formés et qui travaillent dans de bonnes conditions», a souligné Jean-Marc Canon.
Confinement oblige, la centrale voit ses modalités d'action réduites. Pour le moment, le lancement médiatique de cette campagne nationale va seulement s'accompagner de tracts. Mais la CGT promet mobilisations, manifestations et meetings dès que la situation sanitaire le permettra. Son objectif est d'ailleurs moins d'obtenir une satisfaction immédiate de ses exigences que de peser à terme dans le débat politique, qui s'annonce riche, avec les échéances électorales prévues ces dix-huit prochains mois. «C'est une campagne pluriannuelle que nous lançons. La population a plébiscité les services publics, c'est avec elle que nous voulons débattre pour obtenir son adhésion et son soutien», affirme Baptiste Talbot.