Prix des vaccins : le secrétaire d'état belge au budget mange le morceau
C'est une révélation ou plutôt une confirmation : ce qui prime dans l'univers capitaliste, concernant la santé aussi, c'est le profit privé et celui en particulier des grandes entreprises, des grands investisseurs, c'est-à-dire des actionnaires et des spéculateurs.
Avec la couverture, l'accompagnement, la complicité des pouvoirs publics sensés représenter l'intérêt général.
Cela on pouvait le pressentir avec l'annonce de la confidentialité du contenu des contrats entre l'Union européenne et la grande industrie pharmaceutique.
La bataille pour le vaccin bien commun de l'humanité et de véritables services publics de santé est bien devant nous !
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Le commentaire de Danielle Bleitrach sur son blog, " histoire et société ".
Tandis que jean Castex, le premier ministre français qui n’en rate pas une s’ébaudit sur les miracles de la concertation européenne comme pour faire oublier l’absence totale de coordination avec son propre parlement, une gaffe d’une secrétaire d’état au budget belge nous dit le coût de l’opération vaccin. A prestations égales comment ont été fait les choix ? Bref au delà du désordre autour du blocus sanitaire de la Grande Bretagne, l’impossible coordination, il y a dans cette période des profits plus ou moins infligés en toute opacité aux citoyens. Selon les informations transmises par Bernard Genet qui suit l’affaire: Le Moderna est un peu plus cher mais pas encore disponible en France alors que le PFIZER est fabriqué chez ce que la profession appelle un “façonnier” français choisi par PFIZER (un labo de très bon niveau technique mais qui n’a pas créé le produit) en Normandie, qu’est-ce que cela signifie en matière de coût et en quoi le monopole européen interdit-il le choix d’autres vaccins ? )
Eva De Bleeker, secrétaire d’Etat belge au budget, a divulgué des détails confidentiels sur les contrats pharmaceutiques négociés par Bruxelles.
© Fournis par Le Monde Dans un laboratoire AstraZeneca, à Pune (Inde), le 30 novembre 2020.
Ce n’était sans doute pas son but, mais Eva De Bleeker, la secrétaire d’Etat belge au budget et à la protection des consommateurs, a été saluée par certains pour avoir rendu publics, jeudi 17 décembre, les prix de vaccins contre le Covid-19. Tus par l’industrie pharmaceutique et la Commission européenne, silencieuse sur ce sujet sensible, ces tarifs ont été révélés par Mme De Bleeker, qui entendait riposter aux critiques de l’opposition nationaliste flamande. Celle-ci affirmait que le coût des vaccins n’était pas comptabilisé dans les projets budgétaires de la coalition dirigée par Alexander De Croo.
Dans un Tweet retiré une demi-heure plus tard, mais repéré notamment par le quotidien De Standaard – qui titrait aussitôt sur sa « lourde erreur politique » –, la secrétaire d’Etat libérale flamande a donc détaillé le prix des doses que le royaume entend acheter à six fabricants :
1,78 euro l’unité pour AstraZeneca,
6,93 (8,50 dollars) pour Johnson & Johnson,
7,56 pour Sanofi/GSK,
10 pour Curevac,
12 pour Pfizer-BioNTech,
14,68 (18 dollars) pour Moderna.
Soit, pour la Belgique, un coût global de plus de 279 millions d’euros pour 33,5 millions de doses.
« Je voulais être transparente, peut-être un peu trop transparente », a déclaré Mme De Bleeker en s’adressant aux députés belges. Selon elle, cela « ne met rien en péril », et, en tout cas, pas les livraisons des vaccins à la Belgique. Du côté de la Commission, on cachait mal l’embarras : « Tout ce qui concerne des informations comme le prix des vaccins est couvert par la confidentialité, c’est une obligation très importante, a affirmé un porte-parole. C’est une exigence contractuelle », dans le cadre des commandes déjà passées.