Recherche... Inde. Des ouvriers d’un sous-traitant d’Apple se révoltent contre des retards de paiement, 149 arrestations

Publié le par FSC

SOURCE : Anti-K

 

 

Deux heures après le début de la révolte, la répression a frappé et la police a arrêté 149 personnes, selon les informations de Reuters. Du personnel supplémentaire et des auditeurs ont été envoyés sur place par Apple. Une porte-parole de Wistron a déclaré : « nous respectons la loi et soutenons les autorités dans leur enquête ». L’entreprise a affirmer d’emblée, alors que des enquêtes vont être ouvertes, que les « troubles » auraient été causés par des personnes extérieures à l’usine.

Ainsi, Wistron, qui mandate des tiers pour le paiement des salaires, va vérifier les montants versés et ceux prévus dans les contrats. Apple, quant à lui, va enquêter sur un potentiel bafouement par Wistron des directives relatives aux fournisseurs. Face à ces déresponsabilisations, un haut responsable syndical, MD Harigovind, secrétaire général du All India Trade Union Congress, attribue ces actes de révoltes on ne peut plus légitimes à « l’exploitation brutale des travailleurs et des conditions de travail clandestines » dans l’entreprise.

Malgré la surexploitation des ouvriers, l’usine de Wistron a souvent été revendiquée par le gouvernement comme une victoire des efforts de l’Inde. Pas étonnant lorsqu’on voit qu’en cherchant à faire de l’Inde un pays attractif pour les investisseurs et les entreprises, le Premier ministre Narendra Modi casse les droits des travailleurs et donne toujours plus de libertés au patronat. Sous couvert de compensation de l’impact de la Covid-19 sur l’économie, la pandémie due au coronavirus a été une aubaine pour le patronat et le gouvernement pour réduire les droits démocratiques et le droit du travail. Ainsi le gouvernement indien en profite pour renforcer sa politique totalement antisociale avec l’adoption de l’Ordonnance d’exemption temporaire de certaines lois sur le travail en Uttar Pradesh, qui suspend pendant trois ans les lois essentielles sur le travail dans l’industrie et les usines. Les lois sur la durée maximale du travail, la loi sur les syndicats, la loi sur l’emploi industriel, la loi sur les conflits industriels et la loi sur les usines sont ainsi levées afin d’encourager les industriels à s’installer en Inde « pour stimuler l’économie ».

Cette révolte ouvrière intervient quelques semaines après les grandes journées de mobilisation en Inde, avec la plus grande grève générale de l’Histoire fin novembre, qui avait réuni 200 à 250 millions de grévistes contre les mesures austéritaires et les attaques contre le droit du travail par le gouvernement Modi. C’est donc dans un contexte social et politique tendu qu’émerge un épisode de radicalité ouvrière forte, s’affrontant directement au grand patronat. En d’autre termes, il s’agit d’un signal que la colère sociale en Inde est loin d’être terminée, alors que le pays est le second plus touché par le Coronavirus aujourd’hui, et qu’il est possible qu’émerge, sur le terrain de la lutte des classes, une alternative au monde de misère promis par les grands capitalistes.

 
 

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