Chantage à l’emploi. La direction d’ADP brandit la menace d’un PSE pour baisser les salaire
SOURCE : CGT Unilever Le Meux
La direction des Aéroports De Paris menace d'un PSE si les salariés n'acceptent pas de modifier leurs contrats de travail et voir leurs salaires baisser. Les syndicats menacent de faire grève mais pour gagner les salariés doivent rompre avec le « dialogue social » et construire le rapport de force à la base.
Un de plus. Les syndicats des Aéroports de Paris (ADP) ont dénoncé jeudi dernier par voie de communiqué la menace de la direction d’organiser un PSE en cas de refus du « plan d’adaptation des contrats de travail » prévoyant des baisses de salaires conséquentes pour les salariés. Sous pression et vu l’ampleur de l’attaque, ils ont menacé à leur tout d’appeler les salariés à un mouvement de grève dur si la direction d’ADP mettait ses menaces à exécution.
En pleine pandémie et alors que les PSE se multiplient sur tout le territoire, la direction d’ADP a proposé a ses salariés une modification de leurs contrats de travail ayant pour conséquence des baisses de salaire allant jusqu’à -15% selon la CFE-CGC, premier syndicat du groupe.
La direction avance une situation « d’extrême fragilité » du fait de la pandémie pour justifier ces mesures, rapporte Le Monde et ce alors même que les anticipations d’augmentation du trafic aérien sont en constante augmentation sur le long terme.
De même que pour Derichebourg en août, ADP utilise donc un accord de performance collective (APC) pour exercer un chantage au licenciements contre des baisse de salaires. Les salariés se retrouvent donc face à une situation intenable : soit ils acceptent des baisses de salaires, soit la direction adopte un PSE, faisant donc peser sur les salariés la sauvegarde ou pas de leurs emplois.
Selon les syndicats d’ADP, le PDG souhaite avant tout « diminuer la masse salariale et revenir sur les acquis sociaux pour préparer la privatisation, en utilisant la crise sanitaire comme une opportunité ». Conscients des difficultés actuelles d’ADP liées à la crise sanitaire, la CGT se dit cependant « prête à faire des efforts » et négocier un bornage dans le temps des mesures d’économie, que la direction refuse.
Le choix du syndicat de s’orienter vers le « dialogue social » ne peut cependant que se révéler perdant pour l’emploi. Comme l’a montré la fermeture de Bridgestone et les 863 licenciements qui vont avec, moyennant quelques indemnités de départ qui n’assurent aucun avenir aux salariés en période de crise et de chômage de masse, conséquence d’une stratégie similaire de la part des directions syndicales.
Face à la détermination de la direction d’ADP, les salariés doivent opposer la leur et refuser de négocier la régression sociale. Aucune solution ne viendra par en haut comme l’ont montré les précédents. Les travailleurs doivent opposer leurs méthodes de lutte, et rompre avec la logique du prétendu « dialogue social » que souhaite leur imposer la direction. Pour sauver l’emploi et éviter les baisses de salaires, les salariés doivent construire un rapport de force à la hauteur, par la grève et la coordination avec les autres entreprises en lutte contre les suppressions d’emploi, à l’instar des raffineurs de Grandpuits en grève reconductible depuis presque quatre semaine, des TUI France, ou des salariés de SKF à Avallon.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE