REPRESSION anti-syndicale : le ministère du travail complice !
Le ministère du Travail a interdit à cet inspecteur du travail de siéger à l’Observatoire du dialogue social. Une nouvelle procédure à son encontre qui montre combien le syndicaliste dérange.
Voilà une voix divergente que les institutions veulent coûte que coûte réduire au silence. Sous prétexte que sa situation présenterait un risque de « confusion » entre « l’intérêt public » et ses intérêts syndicaux, le ministère du Travail a interdit à l’inspecteur du travailGérald Le Corre de siéger à l’Observatoire du dialogue social et au comité régional d’orientation des conditions de travail, où il représente la CGT. Tombée le 31 décembre dernier, cette décision est le dernier épisode en date d’un véritable feuilleton contre le syndicaliste. « Ils ont opté pour une stratégie d’épuisement psychologique », confie-t-il.
La responsabilité de l’État
En janvier 2019 déjà, Gérald Le Corre avait été exclu du même observatoire par sa hiérarchie et par le préfet de Normandie. La décision avait finalement été annulée par le tribunal administratif.
Le Conseil d’État, dans la foulée, avait lui aussi donné tort au ministère du Travail. « Ce que je retiens de cet acharnement, c’est qu’on a le droit de faire du syndicalisme du moment où on ne critique pas l’État », constate le mis en cause.
C’est que, assurément, le syndicaliste dérange. Celui-ci n’a pas hésité à pointer du doigt la responsabilité de l’État dans l’explosion de l’usine Saipol à Dieppe qui a tué deux personnes en 2018, du fait de contrôles insuffisants. Ou encore dans l’incendie qui a ravagé en septembre 2019 le site rouennais de Lubrizol.
La CGT, qui dénonce un acte de « criminalisation de l’action syndicale », a annoncé saisir le tribunal administratif de Rouen dans la semaine.