LA LUTTE PAYE : Les bibliothécaires remportent leur bataille !
SOURCE : L'Humanité
Une victoire pour les salariés de la bibliothèque Sainte-Barbe employés par Paris-III-Sorbonne Nouvelle. Après trois mois de grève, ils ont la garantie d’être rémunérés en cas de confinement.
La lutte a fini par payer après trois mois de mobilisation. Les étudiants salariés de la bibliothèque universitaire Sainte-Barbe, employés par l’université Paris-III-Sorbonne Nouvelle, ont remporté leur bras de fer et arraché le recul de leur direction.« Nous avons obtenu une belle victoire sur la quasi-totalité de nos revendications »,se réjouit Déborah Hofmann, l’une des porte-parole du mouvement.
En novembre 2020, la bibliothèque universitaire fermait ses portes trois jours au début du second confinement, le temps de s’ajuster au nouveau tour de vis sanitaire. Les étudiants salariés, normalement en charge de l’accueil et du rangement des ouvrages, sont contraints alors de rester chez eux le temps que l’établissement rouvre ses portes. Une interruption fortuite qui les a privés de trois jours de salaire.« Pour certains, c’est un manque à gagner de quinze heures de travail. De mon côté, j’ai perdu douze heures de salaire »,rapporte l’étudiante en master de philosophie. Un tour de passe-passe permis par une petite phrase du contrat de travail des salariés, qui précise que ne sont rémunérées que les« heures faites ». Alors que les étudiants employés, déjà précaires, ont été affaiblis par la crise économique et sanitaire, la manigance de la direction de l’université ne passe pas.
Trois mois plus tard, après plus d’une dizaine de piquets de grève sur la place du Panthéon, dans le 5e arrondissement de la capitale, les 21 grévistes savourent leur triomphe. En cas de nouvelle fermeture de la bibliothèque, ceux-ci ont obtenu de leur direction de pouvoir assurer de nouvelles tâches, réalisables en télétravail cette fois-ci. Et donc de percevoir leur salaire, qu’importent les restrictions sanitaires.« On va faire du tutorat à des étudiants en première année de licence, on va vérifier à distance qu’il n’y a pas de retard dans les emprunts », liste Déborah Hofmann. Le tout, pour les 15 heures de travail prévues par le contrat.
Si les bibliothécaires ont l’assurance d’être rémunérés si la bibliothèque ferme,« ça reste du bricolage », déplore toutefois l’étudiante, qui regrette que l’université refuse tout bonnement de rémunérer une heure non faite pour cause de force majeure. Car si les grévistes ont retrouvé les rayonnages de leur bibliothèque après la volte-face de leur direction, leur salaire n’a toujours pas été versé pour les trois jours de fermeture inopinée en novembre. Ils ont jusqu’à l’été pour rattraper les heures non travaillées, leur a annoncé leur employeur.