CGT du Cher : préavis de grève pour dénoncer le mal-être de travailleurs sociaux
SOURCE : Le Berry Républicain
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La colère monte au Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF), structure d’accueil et d’accompagnement d’enfants, adolescents et mères célibataires en difficulté, gérée par le conseil départemental du Cher. La CGT du conseil départemental a déposé un préavis de grève « reconductible aussi longtemps que nécessaire » jusqu’au 29 avril, « pour permettre au personnel du CDEF d’exprimer son mal-être, avance Christian Georges, secrétaire de la CGT du conseil départemental. On a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises par le passé, mais trop, c’est trop. Ce préavis de grève est un appel au secours. »
Le syndicaliste se fait le relais de « l’exaspération » exprimée par des travailleurs sociaux du CDEF, dénonçant « de sérieux dysfonctionnements de l’institution ». « Le CDEF manque très clairement de moyens et de personnels, reprend Christian Georges. La colère, la lassitude des professionnels sont grandissantes, car le turnover est important, les démissions se multiplient et les embauches ne sont pas toujours adaptées. Tout cela a malheureusement pour conséquence une dégradation de l’accompagnement d’un public déjà fragile. »
Michel Autissier parle d'« agitation sociale »
Afin que le CDEF, qui assure des accueils d’urgence et des séjours à court, moyen et long terme, accueille « dignement ses usagers dans un climat plus serein », la CGT réclame « un dialogue constructif et pérenne ». Pour Michel Autissier, président (Les Républicains) du Département, « rien ne justifie de monter au créneau de la sorte. Ils confondent dialogue social, dont je suis un ardent partisan, à partir du moment où il s’agit d’un échange et même s’il y a des divergences, et agitation sociale. Je ne dis pas que les choses sont parfaites au CDEF. Le turnover dans un domaine de l’enfance complexe a toujours été important. Malheureusement, on ne trouve pas des éducateurs sous le sabot d’un cheval. On fait en sorte de boucher les trous de la passoire pour faire face au besoin d’accompagnement. Parfois, on pallie par des intérims qui ne sont malheureusement pas toujours à la hauteur. »
Alors qu’un audit organisationnel externe du CDEF est programmé, Michel Autissier, qui a annoncé ne pas être candidat à sa succession lors des prochaines élections départementales, les 13 et 20 juin, fait part de sa volonté de mieux anticiper, « avec un recrutement plus en amont pour disposer d’un vivier de professionnels et faire face aux absences. Nous faisons en sorte d’améliorer ce qui peut l’être, raison pour laquelle le nouveau directeur général des services, embauché en août dernier, s’est vu confier la mission d’aller au cœur de l’action du CDEF. »
Benjamin Gardel