Les SANOFI devant Bercy

Publié le par FSC

SOURCE : L'Humanité

 

 

Les salariés de la multinationale se sont rassemblés ce jeudi pour protester contre le projet de 400 nouveaux licenciements.

Pendant qu’une délégation de la CGT rencontrait des représentants du ministère de l’Économie et des Finances, une centaine de travailleurs, habillés de leur blouse blanche barrée d’une mention « Sanofric » et venus de toute la France, clamaient leur colère.

C’est le cas de Renault et ses collègues, chercheurs strasbourgeois, qui arborent fièrement une cigogne recouverte de symboles de la financiarisation de Sanofi. Leur site de recherche est sur la liste noire du géant pharmaceutique, dans le cadre de son plan de suppression d’emplois en recherche et développement.« On est 56 dont les postes vont être supprimés. Sur le papier, ils parlent d’un transfert à Vitry mais les personnes qui travaillent dans la branche chimie ne sont pas très confiantes »,déplore Renault, qui a rejoint le groupe il y a une vingtaine d’années. Quand il envisage l’avenir, et son possible rattachement au laboratoire du Val-de-Marne, ce chef d’une équipe de recherche en biotechnologies est inquiet. Il a déjà vu des collègues spécialisés dans la cardiologie réorientés vers des domaines totalement différents.« On ne sait pas trop comment on est gouvernés. Les axes prioritaires changent tous les trois, quatre ans, avec les directeurs de recherche qui se succèdent… »

Sandrine Caristan est venue de l’autre bout de la France mais dresse le même constat : celui d’un changement de cap incessant, décidé, qui plus est, par des dirigeants venus de la finance. Cette chercheuse montpelliéraine a déjà vécu une réorganisation en novembre dernier et redoute les 55 licenciements prévus dans son unité de recherche.« On n’a pas le temps de se poser alors que la recherche nécessite du temps. »

Maximisation des profits au détriment de la recherche

La déléguée SUD ne décolère pas non plus face aux propos qu’a tenus Olivier Bogillot, le président de Sanofi France.« Il a dit que les salariés des anciennes plateformes, comme moi, n’étaient plus nécessaires. »Pour elle, le groupe auquel elle a déjà consacré trente-cinq ans de carrière« va dans le mur ».La prochaine étape de cette journée était donc toute trouvée : un rassemblement devant le siège de la société.

La politique de maximisation des profits au détriment de la recherche et de l’accès aux médicaments a été dénoncée par Jean-Louis Peyren à l’intérieur de Bercy. Le coordinateur CGT Sanofi retient de sa rencontre avec des représentants de la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, qu’ils partagent son constat.« Leur réponse, c’est que ce sont des groupes privés sur lesquels ils n’ont pas la main. Ça veut tout dire. Où est la souveraineté ? »

par  Juliette Barot ,
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