ODEON occupé par les intermittents !

Publié le par FSC

 

 

Une cinquantaine d’intermittents occupent l’Odéon à Paris ce jeudi soir, pour réclamer des aides à la création et des négociations pour fixer les conditions de la réouverture des lieux de culture. Ils ne partiront pas sans un rendez-vous avec le Premier ministre.
par Romain Boulho
publié le 4 mars 2021 à 21h19
 

Un concert, dans une salle, à Paris ! Un air de fête, instants façon bal populaire de fin de soirée d’été, avec des sourires sous les masques, des joyeusetés simples qui résonnent au milieu des colonnes en marbre du théâtre de l’Odéon ce jeudi soir, à Paris. Un accordéon, une guitare, des percussions, une basse, des cuivres et une cinquantaine d’intermittents et de manifestants de la CGT ont investi le théâtre. Ils chantent : «Laissez-nous travailler, on veut rendre les gens heureux.»Demandent qui est essentiel : eux ou «sa majesté présidentielle» ? Il y a des sauts des cabris, des claquements de mains, des gens qui dansent. Une opération coup de poing en musique, et forcément très symbolique, puisque le même lieu a été investi en mai 68. A l’époque il s’agissait de porter l’imagination au pouvoir. Ce jeudi «le concert c’est de l’enrobage, l’action est politique, rappelle Thomas un musicien. On n’est pas là pour la faire la fête mais pour manifester. On ne partira pas tant qu’on n’aura pas obtenu un rendez-vous avec Castex.» Les sacs de couchage et les provisions déployées dans le théâtre laissent à penser qu’ils ont les moyens de tenir.

Les manifestants se sont échappés de la mobilisation en soutien au monde de la culture qui avait débuté plus tôt dans la journée place de la République, à l’appel de la CGT Spectacle. Ils se sont réfugiés sans trop de soucis (la direction a accepté) aux alentours de 15 heures à l’Odéon. Les revendications, avant tout, reposent sur un dialogue plus direct avec le gouvernement. Ils demandent un conseil national des professions du spectacle, avec le Premier ministre, Jean Castex, et la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, une deuxième année blanche, en soutien aux précaires d’un secteur atrophié par la crise du Covid depuis un an, la «préservation des droits sociaux» mis à mal par des «caisses à secs», des «congés maternité», «l’équité des aides». Et questionnent : «Quelles sont les perspectives ? Les festivals, à l’été, qui ne se seront pas cassés la gueule 
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article