Agressions contre la CGT à Paris: témoignage d'un retraité de la CGT 78
SOURCE : Le Mantois et Partout ailleurs
Le fond de l'air vire carrément brun en ce moment. Toutes les chaines d'infos déroulent le tapis rouge à l'extrême droite et à ses idées délétères, quand ce sont pas les journaleux qui se vautrent de facto dans ce même marigot.
Dernier exemple, Philippe Ballard, journaliste vedette sur Lci, est tête de liste aux régionales à Paris sous l'étiquette de la fille de Le Pen. Il est plus que temps de forger la lutte collective du monde du travail, manuel et intellectuel. Sinon, le pire reste à venir.
Témoignage sur Fb de Michel Schaeffner, retraité, UD CGT des Yvelines dont la camionnette fut attaquée, son matériel et son ballon saccagé:
Hier j'étais à la manifestation au cours de laquelle Black Blocks et Gilets Jaunes ont agressé des militants et véhicules CGT.
Plusieurs heures avant, alors que le cortège tardait à démarrer, j'étais derrière le ballon de l'UD 78. De chaque côté, un cordon de CRS empêchait d'aller sur le trottoir. Ayant mal aux jambes à piétiner depuis au moins 1h30, j'ai pu négocier d'aller m'asseoir sur un rebord de fenêtre pour les reposer.
A ce moment, alors que des dizaines de BB et GJ passaient entre le cortège CGT et les CRS pour aller devant le carré de tête, j'ai vu un des CRS faire un signe à ses collègues plus haut qu'ils arrivaient, comme si c'était attendu. Ils les ont regardé remonter la tête de la manifestation d'un air goguenard, sans manifester plus d'inquiétude, alors que moi-même qui ne suis pas un spécialiste, je pressentais le pire.
A un moment de nouvel arrêt de la manifestation, à l'embranchement de deux rues (l'une, allant vers la Nation comme prévu et l'autre en biais à droite), un individu GJ est venu vers notre camionnette expliquer que c'était bloqué vers la Nation, que ça craignait, et qu'il fallait que nous prenions la rue en biais à droite ... C'est à dire qu'il nous demandait de quitter le cours de la manif, sachant que nous étions l'UD de tête. Je ne le voyais pas comme ça à ce moment, mais, après coup, je suis convaincu qu'il y eu un guet-apens préparé.
D'autant plus qu'arrivés place de la Nation, alors que nous voulions rejoindre notre car, nous sommes passés devant une haie de Chemises noires (BB) et Gilets jaunes qui nous ont injuriés, insultés, proféré des menaces. Heureusement que les camarades ont eu la lucidité de ne pas répondre à ces provocations.
En poursuivant, on s'est heurté à une barrière infranchissable montée par la police interdisant de rejoindre le cours de Vincennes. J'ai eu peur à ce moment là que nous soyons pris dans une nasse et j'ai pensé aux énergumènes haineux que nous avions croisés.
Il a fallu rebrousser chemin et passer par une rue parallèle.
Evidemment, la police ayant cadenassé la place, nos camarades des camionnettes n'ont pas eu la possibilité, comme cela se fait habituellement, de rejoindre une rue dégagée pour ranger le ballon.
Ce que nous savions pas, c'est que le piège s'est refermé sur ces camarades qui ont été violemment agressés par ces individus, des actes qu'on peut qualifier de fascistes.
Tout cela m'amène à penser qu'il y a une collusion OBJECTIVE entre la police de Darmarin, les BB et GJ avec l'objectif de ne pas permettre aux organisations syndicales de manifester et faire valoir leurs revendications.
Cela fait plusieurs manifestations qu'on le voit (cf le 1er mai 2019) et les faits que j'ai vécu hier me confortent dans cette idée.
Ce n'est pas nouveau, on a connu les "gauchistes" de mai 68 qui donnaient des leçons de révolution à la CGT et dont de nombreux leaders sont devenus ministres socialistes ou de droite.
On a connu les "autonomes" des années 80 (voir la manif des sidérurgistes) dont certains ont été identifiés comme des flics.
Il y a eu les "casseurs"...
10 jours après la tribune de généraux de l'armée menaçant d'un coup d'état, un nouveau pas a été franchi dans la violence contre les organisations syndicales, la CGT en premier, contre le droit de manifester, contre la démocratie.