COLOMBIE : un millier de soldats à CALI pour REPRIMER LE MOUVEMENT

Publié le par FSC

Imaginez que le gouvernement biélorusse déploie 1000 soldats dans une ville et qu'il s'ensuive 13 morts parmi la population.

Qu'en auraient dit nos chantres des droits de l'homme, nos journalistes

Et bien par exemple ce dimanche sur France inter sur un ton tout à fait neutre, la journaliste de service fait seulement état de violences, expression qui de fait renvoie dos-à-dos manifestants pacifiques et armée de répression.

C'est que la Colombie, plate-forme US d'agression pour cette zone d'Amérique latine doit être préservée de la contestation populaire!

Et où une fois de plus on voit bien que l'évocation des droits de l'homme par le camp occidentale n'est que pure hypocrisie masquant la volonté d'ingérence!

Et ce dont le peule colombien c'est de notre solidarité et en premier lieu d'une information vraie sur la situation actuelle.

 

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                                                                     Gustavo Petro

 

Plus de 60 morts, des milliers de blessés, l'armée qui investit les rues de la ville de Cali, épicentre du mouvement populaire colombien, "capitale de la résistance"  . Le 6 mai nous indiquions combien la situation était tragique pour le peuple face à une répression d'une violence inouïe. Le président Duque assassine son peuple. Les violences policières et paramilitaires, des bandes fascistes qui tuent, torturent, violent,  tournent au massacre. Des maisons sont incendiées et les habitants abattus lorsqu'ils tentent de fuir les brasiers.

Dès avant le mouvement, depuis les Accords de paix avec les FARC, le gouvernement et l'oligarchie des grands propriétaires terriens et des capitalistes assassinent les militants politiques, associatifs, syndicalistes, indigènes et bien sûr les anciens guérilleros. Depuis un mois et l'immense mouvement social (le niveau de pauvreté a atteint 42%) c'est par une orgie de violence que le régime répond aux revendications des Colombien-nes et particulièrement de la jeunesse populaire et étudiante.

Gustavo Petro, dirigeant de gauche (Colombia Humana), maire de gauche de Bogota entre 2012 et 2015, ancien guérilléro, qui avait été arrêté et torturé par l'armée, lance des appels au monde pour que cesse la barbarie. Il sait de quoi il parle : le , son véhicule est ciblé par des tirs lors d'une tentative d'assassinat. Armé d'un programme social avancé, la gratuité de l’enseignement, le respect des accords de paix avec les FARC et un système économique plus respectueux de l’environnement, il milite aussi pour l’égalité des genres et du respect des droits des minorités sexuelles.

Gustavo Petro est en tête des sondages pour les prochaines présidentielles, le candidat progressiste semble, pour l’instant, capitaliser sur le mécontentement des citoyen-nes. Tous les sondages d’opinion le donnent gagnant pour les élections présidentielles qui se tiendront dans un an, le 29 mai 2022. Celui que l'on compare là-bas à JL Mélenchon est bien sûr menacé de mort en particulier par les Águilas Negras (les Aigles Noirs) la plus puissante bande paramilitaire. On se souvient de l'assassinat de deux candidats de l'Union patriotique (UP, gauche et communistes), aux élections présidentielles Jaime Pardo Leal en 1987 et Bernardo Jaramillo Ossa en 1990.

Enfin notons le silence relatif des grands médias : imaginons que 60 Biélorusses ou 60 Cubain-nes soient abattus par l'armée, la police et des paramilitaires, qu'entendrions-nous! Le "boucher de Minsk" ou de "La Havane" ferait la une de tous les JT et des grands journaux. Les grand(e)s cons(ciences) à la BHL, Philippe Val, Manuel Valls, Luc Ferry, Eric Zemmour, Michel Onfray hurleraient à mort, les breaking news nous désinformeraient minute par minute sur LCI-BFM-C-News, Macron et l'Union Européenne se réuniraient en urgence pour adopter des sanctions draconiennes et proclamer urbi et orbi leur attachement à la démocratie et Joe Biden menacerait d'envoyer ses missiles. Mais pour la Colombie...rien ou presque rien.

Il est vrai que Ivan Duque joue dans la même équipe que Macron et Biden, que Bolloré et Bouygues : celle du capitalisme occidental. Alors les massacres en Colombie...

 

Antoine Manessis.

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