Jean-Pierre PAGE : CGT : un avant et un après Gardanne !
Le FSC se félicite de tout ce qui dans le sens d'une contre-attaque du syndicalisme de classe. C'est le cas de l'analyse proposée par Jean-Pierre Page,
Ancien secrétaire international de la CGT, que nous reproduisons ci-dessous, et qui fait suite à la rencontre cégétiste de Gardanne.
RAPPEL :
Le 20 mai dernier s'est tenu à Gardanne sur le site d'une lutte menée depuis 2 ans pour l'emploi et le maintien d'une activité industrielle, à l'initiative notamment de la CGT des Bouches-du-Rhône un important rassemblement de plus de 1000 militants de la CGT.
VOIR :
http://www.frontsyndical-classe.org/2021/05/gardanne-meeting-des-luttes.html
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PLAN DU TEXTE
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1 Pourquoi Gardanne?
2 Les “porteurs de serviettes
3 Un avant et un après Gardanne
4 De quel débat a t-on besoin ?
5 Qu’en est-il ?
6 La singularité de la CGT, obstacle à la recomposition
7 Une rénovation nécessaire de la CGT
DEBUT DU TEXTE
1 Pourquoi Gardanne?
La crise pandémique constitue un formidable révélateur en forme « d’opération vérité » des tares, des travers et des insuffisances du système capitaliste, de son incapacité par sa logique à répondre aux besoins les plus élémentaires de toute l’humanité. Dans ce contexte, cette « opération vérité », inattendue pour certains et moins pour d’autres peut s’appliquer également aux capacités des organisations sociales et politiques, aux états, aux gouvernements, et à leurs capacités à résister, à promouvoir des solutions, des réponses, des alternatives. Ceci concerne donc le syndicalisme en général et la CGT en particulier. Il est donc significatif dans cette période de grands bouleversements que près d’un millier de militants de la CGT représentants des syndicats de toutes les régions de France et professions se soient réunis à Gardanne le 20 mai pour débattre, décider et assumer ce que devrait être, selon eux la réponse syndicale à ce qui n’est plus et ne sera jamais plus « la situation d’avant ». De par son caractère inhabituel en forme d’événement, cette initiative mérite qu’on y réfléchisse, surtout si, comme c’est le cas, elle a été couronnée de succès, et est porteuse de propositions pour un projet de rénovation et de conquête.
Il est un fait, que depuis plus d’un an, certains mesquins diraient depuis plus longtemps, nous assistons à une discrétion préoccupante et constante des confédérations syndicales vis-à-vis des principaux défis sociaux, CGT compris. Elles donnent souvent l’impression d’être comme KO debout ! Dire même qu’elles semblent incapables de réagir au niveau des exigences de la situation relève d’un euphémisme. D’autant plus que dans la même période, le gouvernement et le patronat aux côtés de l'Union européenne n’ont pas ménagé leurs efforts pour restructurer, licencier, se débarrasser de ce qu’ils considèrent économiquement et socialement comme obsolètes. Pourtant, dans le même temps et comme on le sait, les résultats de la bourse se sont envolés, les riches sont devenus plus riches, la pauvreté est devenue, un phénomène de masse, la misère s’est aggravée sous tous ses aspects.
...
CONCLUSION
Ainsi, l’entreprise de décervelage médiatique trouve dans ces conditions un terrain d’autant plus fertile que la bataille des idées s’est considérablement aiguisée, mais que dans le même temps la riposte s’est dégradée.
La crise qui affecte profondément la presse syndicale, particulièrement celle de la CGT est significative d’un recul sans précédent au point d’envisager la disparition de titres aussi prestigieux que la Vie Ouvrière pourtant inséparable de son histoire.
C’est aussi le cas du domaine de la recherche depuis l’abandon par la direction de la CGT de son Institut ISERES( Institut syndical d’études et de recherches économiques et sociales) dont le travail associant syndicalistes et universitaires y compris dans la sphère internationale permettait à toute l’organisation les mises à jour indispensable sur les stratégies du Capital et celles des forces sociales et politiques en France , en Europe et dans le monde.
Pourtant et comme jamais auparavant, il faut aider à prendre toute la mesure si l’on veut ensuite expliquer et argumenter pour éclairer les consciences ce qu’est la folie destructrice et criminelle du capitalisme, son exploitation forcenée de milliards d’individus, sa rapacité au gain à n’importe quel prix, le pillage des ressources naturelles, comme la destruction de l’environnement auquel ils se livrent, les guerres qu’ils suscitent et sur bien d’autres sujets.
Tout ce travail exige une constante mise à jour, des orientations nouvelles et énergiques, des décisions et leurs applications.Elles doivent être prise en charge par toutes les structures de l’organisation. Il n’est pas d’autres alternatives, car ce sont les militants et les syndiqués, les syndicats qui sont et seront toujours determinants, ils sont les dépositaires de l’unité et de la cohésion de la CGT.
C’est cette démarche qui doit guider chacun et chacune dans un esprit fraternel. La CGT a un urgent besoin de rénovation. Ce sentiment est largement et majoritairement partagé. Il exprime un attachement et une fidélité à une organisation dont le courage et la lucidité ont joué un rôle décisif dans l’histoire.
Il y a urgence à la rassembler et non pas à la diviser. Il faut lui donner les moyens de prendre la parole et de passer à l’offensive. Nul ne saurait échapper à cette exigence. C’est ce à quoi l’assemblée des militants à Gardanne a voulu contribuer.
jean.pierre.page@gmail.com
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